Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tsilla's Univers
Tsilla's Univers
Publicité
Archives
Newsletter
1 novembre 2016

Interview d'Hélène Legrais pour brevesdefemmes.info

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

Hélène Legrais est née dans le vieux quartier St Jacques à Perpignan, d'un père breton et d'une mère catalane. Historienne de formation, elle sort major de promotion de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, avant de débuter une carrière de reporter radio à France Inter en 1984. Passionnée par la Littérature et l'écriture, ce n'est qu'en 1996 qu'elle publie son premier roman, La Damoiselle d'Aguilar. En 2000, elle décide de quitter le journalisme pour se consacrer uniquement à l'écriture. Sous sa plume, naîtront plus d'une dizaine de romans de romans parmi lesquels Les Montagnes chantaient la liberté ou encore Ceux du Château, ceux du Moulin. Parallèlement à son activité, elle anime des ateliers d'écriture, intervient en milieu scolaire, donne des conférence, continue de donner ponctuellement des chroniques à Radio France bleue Roussillon, et s'occupe du D.U. journalisme à la faculté de Perpignan Via Domitia. Portrait de cette artiste de haut vol dont la plume déborde d'imagination.

Interview :

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

A quel âge avez-vous ressenti le besoin d’écrire ?
L’écriture a toujours été « mon » moyen d’expression. Gamine, j’écrivais des poèmes, des contes des petites histoires façon « Club de 5 ». Mes premières lectrices : mes sœurs, des jumelles de 7 ans mes cadettes, qui refusaient de lire le soir avant de se coucher comme nos parents nous le demandaient et qui ont fini par y prendre goût en lisant mes premières heures « Le mystère de la meule de paille » et « Le secret de la villa des oiseaux » ! Ado, j’écrivais des pièces de théâtre à quiproquos et rebondissements inspirées de « Au théâtre ce soir » et j’enrôlais tous les copains du quartier pour les jouer et les enregistrer sur un magnétophone à cassettes ! Après le bac, j’ai choisi tout naturellement de devenir journaliste, pour écrire encore, avant de me lancer dans l’écriture de mon premier manuscrit à la trentaine. Je me sentais enfin prête …

Quelles ont été vos premières sources d’inspiration ?

L’Histoire. Elle m’a toujours passionnée. Avant de faire l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, j’ai fait une licence d’Histoire. Et j’étais fan de « Fortune de France », la saga de Robert Merle, idéale pour plonger dans le XIVe siècle des guerres de religion et le vivre de l’intérieur. C’était comme cela que je voulais écrire ! Pour mon premier manuscrit, je me suis souvenue d’une miniature persane reproduite dans mon livre d’Histoire de 5e : « médecin opérant son malade sous anesthésie » … au XIIe siècle ! Cela a donné « La Damoiselle d’Aguilar », mon premier livre.

Comment conciliez-vous votre passion et votre vie de femme ?


Il n’y a pas à concilier : je suis une femme passionnée, c’est tout. Je ne sais rien faire à moitié. Je suis journaliste, animatrice radio, romancière, animatrice d’atelier d’écriture, conférencière … et maman. Et chaque chose à 100% ! Je sais, c’est mathématiquement impossible ; c’est pour cela sans doute que je n’ai pas beaucoup le temps de dormir ! Je dois être un peu hyperactive … Les hommes ont un peu de mal à suivre !

 

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

Selon vous, quelle est l’image de la femme en ce 21e siècle ?


Une combattante. Parce qu’il y a encore beaucoup de barrières, de tabous et d’intégrismes à abattre. Les femmes étaient en première ligne des révolutions arabes et beaucoup prennent maintenant le retour du bâton. Et nous-même, en France, devons rester vigilantes. Moins pour nous, qui savons d’où nous venons et ce que nous avons gagné, que pour nos filles et petites filles qui elles ne sont pas passées par là et risquent de se laisser piéger.

Partagez-vous avec vos proches ce que vous écrivez ?


Je demande toujours à un de mes proches, parents ou amis, d’être mon premier lecteur. Et je fais aussi lire mon manuscrit à la personne qui connaît le mieux, techniquement, le sujet historique que j’ai traité afin qu’elle trouve les petites erreurs ou anachronismes qui m’auraient échappés. C’est tout. Comme j’écris toujours dans l’urgence, je n’ai pas le temps de le faire lire à plus de monde !

 

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

Comment définiriez-vous votre style et s’est-il transformé au fil du temps ? 


Je travaille beaucoup pour que mon style soit fluide, qu’il coule de source. Et pour ce faire, j’écris toujours à haute voix, en écoutant la « musique » des mots. Sinon, je dirai que mon style est visuel, presque cinématographique : l’intrigue est découpée en scènes, il y a des « mouvements de caméra », des champs et des contrechamps, des flash-back … C’est mon écriture naturelle mais au fil des livres, elle s’est affirmée. J’ai appris à me faire confiance …

Quels sont les éléments de vie qui ont induit vos choix littéraires ?


J’ai déjà parlé de mon goût pour l’Histoire et de mon intérêt pour « Fortune de France » de Robert Merle. Mais c’est un accident de la vie qui m’a poussé à « passer à l’acte ». Je me suis retrouvée seule avec mon fils tout bébé et pour ne pas sombrer dans la dépression, j’ai cherché un moyen de m’évader … l’écriture a été mon évasion et ma sauvegarde.

Quels sont actuellement vos sources d’inspiration ?


J’ai entrepris de ressusciter des événements qui se sont déroulés dans le département et qui ont disparus dans les oubliettes de l’Histoire : la grève des transbordeuses d’oranges de Cerbère en 1906, première grève de femmes en France, la création de la maternité suisse d’Elne par Elisabeth Eidenbenz lors de la retirada, Perpignan capitale mondiale du papier à cigarettes grâce à JOB, Mermoz et St Exupéry testant les hydravions de l’Aéropostale à la base de St Laurent de la Salanque … Et il y en a encore beaucoup d’autres à « remonter à la surface » !


Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’élaboration de vos ouvrages ?


Le manque de temps. J’écris un roman par an mais comme je tiens à ce qu’il soit historiquement le plus exact possible j’effectue d’abord un gros travail de documentation. Il me reste en général 4 mois pour écrire et je finis toujours au sprint !

 

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

Quelle lectrice êtes-vous ?


Avant j’étais une dévoreuse de livres. De toutes sortes. Maintenant je lis surtout « utile », pour ma documentation. J’ai très peu de temps de lire simplement pour le plaisir et je le fais avec beaucoup de retard. Ainsi, j’ai lu « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » que j’ai adoré deux ans après sa sortie !

Quels sont les acteurs que vous choisiriez pour interpréter vos personnages, à qui confiriez-vous la réalisation ?


Quand j’écris, il m’arrive de m’inspirer d’acteurs pour créer tel ou tel personnage. Par exemple, l’héroïne de mon premier roman « La Damoiselle d’Aguilar » avait dans mon esprit les traits d’Isabelle Adjani et Pons Vidal, l’étudiant en médecine, était un mélange de Robin Renucci et Daniel Mesguich. Plusieurs metteurs en scène m’ont contacté pour adapter à l’écran certains de mes livres, notamment « la Transbordeuse d’oranges » et « Les enfants d’Elisabeth ». Je serais curieuse de savoir ce qu’ils en feraient. Quelle serait leur propre vision de l’histoire qui est sortie de mon imagination …

Quel est votre livre de chevet ?


« Une prière pour Owen » de John Irving. Un chef d’œuvre de construction. Le jour où je serai capable d’écrire ainsi …

Dans l’histoire de l’humanité, quels sont les personnage qui vont ont marqués ?


Les explorateurs, les pionniers, ceux qui ont osé affronter l’inconnu pour savoir … Je garde un souvenir ébloui de ce soir de juillet 1969 où, gamine, j’ai vu sur l’écran de TV Neil Armstrong, petite silhouette blanche sur fond noir, poser le pied sur la lune que je pouvais admirer par la porte-fenêtre du salon ouverte sur la nuit !

 

Interview d'Hélène Legrais Tsilla's univers

Quels artistes vous touchent le plus ?


Ni les plus beaux, ni les plus forts, ni ceux qui ont le plus de succès … mais les sensibles, ceux qui ont une fêlure à peine perceptible mais qui leur donne une profondeur inestimable.

Quel est votre plat catalan préféré ?


Facile : les boles de picolat ! Une passion qui remonte à l’enfance. Et la crème catalane bien caramélisée. L’idéal pour perdre du poids !

Quel est votre restaurant préféré ?

J’aime être surprise par le cadre, la cuisine … Je citerai « le Sud » de mon amie Marie, près de la place du Puig à Perpignan. On se croirait dans un patio marocain, calme et frais, alors qu’on est en plein quartier St Jacques !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité