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24 novembre 2013

Critique des Tribulations de Stephy J. de Stéphanie Jaeger

Critique les Tribulation de Stephy J de Stéphanie Jaeger Tsilla's univers

Vous manquez de vitamines ? Vous avez envie de pendre vos enfants qui se sont pris pour Picasso sur les murs de votre salon ? Votre boss vous a fait des remontrances (in)justifiées ? Votre belle-mère vient dîner ce soir ? Votre meilleure amie vient de se faire plaquer ? Votre poisson neurasthénique a tenté de se suicider?

Bref. Vous avez besoin d'un remontant.

N'hésitez plus et courrez lire les Tribulations de Stephy J. saison 2, "Le journal de bord d'une célibattante"

Et si d'aventures vous aviez passé une excellente journée, n'hésitez plus non plus, et lisez les Tribulations. Elle n'en sera que meilleure.
Pourquoi ?

Déjà pour l'emballage de cette exquise friandise : la couverture est soignée. Les tonalités rouges, blanches et noires, les trois couleurs qui distinguent cette série littéraire, sont employées de façon réfléchie. La mise en scène et les images collent non seulement avec l'idée que je me suis faite du personnage, mais aussi avec celle de son histoire. La composition donne un ensemble visuel intéressant et attractif.
De plus, le recto est travaillé : écriture stylisée, présentation de l'auteur, escarpin magnifique, commentaire élogieux d'un écrivain à propos de ce nouvel opus, voilà qui attire l’œil et qui l'accroche. Mais de quoi parle cette nouvelle saison ? Nous n'en savons rien, car il n'y a pas de résumé, et c'est précisément ce qui donne envie de l'ouvrir.

Et là ! Alleluia ! Dès les premières pages, je découvre que l'éditeur a soigné sa publication! Merci! En effet, peu d'éditeurs mettent un point d'honneur à autant travailler leurs collections jusque dans la pagination ou le titre des chapitres.
Souvent, chez les autres éditeurs, les pages sont mal agencées, et même peu travaillées : la taille des caractères les rend quelques fois illisibles (non, sérieusement, vous avez déjà essayé de lire un livre de plus de 500 pages sans avoir mal aux yeux avec ces petits caractères? Ils s'attendent à ce qu'on ait tous des loupes dans nos armoires ou quoi ?). En outre, le travail est, chez eux, bâclé : il n'y a pas d'effort de mise en page, et certains chapitres sont mêmes décalés les uns par rapport aux autres (l'un commence en début de page, l'autre au milieu, normal quoi, c'est un peu comme si les bandes noires d'un film allaient et venaient d'une scène à l'autre...). Une pensée me vient et va à tous ces stagiaires sous-payés qui rédigent les résumés et paginent. Paix à votre âme.

Bref.les Tribulations nous offrent un travail d'édition de qualité. Merci. Les caractères sont de taille appréciable, les chapitres sont tous bien formatés. En somme, la forme est aussi élaborée que le contenu.

D'ailleurs venons-en à l'histoire.

Plus que jamais, nous retrouvons une Stéphy au sommet de son art : maladroite, amante romantique et sensuelle, égoïste, mère attendrie et épanouie, bonne copine voguant de lieux en lieux dans Perpignan, fashion victime, portraitiste, philosophe...Stéphy explore cette-fois-ci les dessous de la télé-réalité, pour le meilleur et pour le pire ! Ça ne vous rappelle rien ? Mais si : souvenez-vous de vos cours de littérature en seconde ou en première (oui, celui pendant lequel vous dessiniez des lapins sur vos cahiers...) ! Une lecture satyrique du monde, des personnages qui se déplacent dans les différentes strates de la société et qui rencontrent d'autres plus ou moins subtiles ! Oui, voilà un héritage qui descend tout droit du XVIème siècle, fin XVIème, avec les romans picaresques, et les portraits de La Bruyère ou de Montesquieu. Ils sont acides, drôles et révèlent ce qui cloche dans notre société. Enfin, drôles...dans le cas de Montesquieu et de La Bruyère, il y a le comique, mais pas toujours les drôleries. Chez Stéphanie Jaeger, il y a les deux. J'insisterai particulièrement sur l'humour au vitriol de Stéphanie Jaeger, car il est plus difficile de faire rire que de faire pleurer. En littérature, beaucoup de romanciers sont comiques (comme Balzac, si si), mais très peu sont drôles. Stpéhanie Jaeger arrive à lier les deux, tout en brossant des tableaux complets et merveilleusement ironiques de personnages typiques : le politique tyranique, sensuel et accessoirement cinglé, la pouffiasse de la télé-réalité qui n'est finalement pas si bête (Nabilla, si tu lis...ah non), le producteur de télé qui vend des programmes onéreux, mais qui révèle une toute autre facette près de l'héroïne...

J'avais, lors de ma première critique des Tribulations, vu en Stéphanie Jaeger une Montesquieu version XXIème siècle. Son statut de romancière-sociologue-savante-comique drôle et déjantée est confirmé dans ce nouvel opus.


Elle peint le portrait d'une société, et d'une femme moderne, Stéphy, une « célibattante ». Exit Bridget Jones et sa quête de l'amour guimauvesque mais touchante, Stephy nous donne à voir le visage d'une femme qui se relève toujours, malgré les difficultés (et une croyante en l'Amour). Humaine, voilà comment je la décrirais. Les Tribulations mêlent humour, action, drame et romance, dans un style bref et court, impressif. Elles jouent avec nos émotions. J'adore. Il y a néanmoins quelques discours trop littéraires alors qu'il s'agit des discours des personnages. J'ai beaucoup apprécié le fond des paroles : intelligentes, réfléchies.
J'ai été touchée par l'histoire, même si je n'ai pas apprécié la fin surprenante, qui n'en reste pas moins très intéressante. Dans cet ultime rebondissement, vous en apprendrez plus sur ce personnage haut en couleur, et vous passerez sûrement du rire aux larmes. Vous trouverez alors assurément que le livre a été trop court. Addictif. Vous voudrez connaître la suite! Et vite!

Je suis revenue moi-même un peu grandie de ses péripéties, comme si j'avais échangé une paire de ballerines contre des escarpins : Les Tribulations invitent toujours le lecteur qui le désire à prendre de la hauteur.

Les Tribulations de Stephy J. "Journal de bord d'une célibattante" en vente sur www.editions-ltsj.com et en librairie. 12.90€

Le blog de Stéphanie Jaeger : http://stephanie-jaeger.over-blog.com/

Un extrait : http://stephanie-jaeger.over-blog.com/article-extrait-saison-2-des-tribulations-de-stephy-j-episode-12-120653168.html

la page officielle facebook de Stéphanie Jaeger : https://www.facebook.com/pages/Les-Tribulations-de-Stephy-J/308078272567743?fref=ts

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10 novembre 2013

Critique du livre "Les sorciers d'Opoul" de Dani Boissé

  • LES SORCIERS D'OPOUL

     

    Résumé :

    Quelques bougies noires, dans de grands candélabres en fer forgé, éclairaient le pourtour du guéridon. Leurs flammes orangées tremblotaient imperceptiblement. Anastasia mélangea lentement ses cartes en les tournant sur la table, de droite à gauche, en cercles concentriques. Ensuite, elle prépara ses lames de tarot pour un tirage complet en tirant douze cartes, une à une, qu’elle posa en cercle. « C’est la deuxième fois que je tombe sur La Maison Dieu ou les catastrophes. Avec le XXII, cela veut dire complications et désillusions. Voilà le Roy de Baton, c’est toi, mais il y a aussi une Reyne d’Epée, une femme brune, indépendante et inconnue qui pourrait nous faire du tort. Mes arcanes me disent qu’il y a un danger, proche de nous ! » Anastasia se pencha en avant, leva les mains et se couvrit le visage. Elle massa ses tempes et ses paupières et respira profondément. « Samaël, méfie-toi ! Je crois qu’il va falloir préparer des potions spéciales et appeler à l’aide certains de nos… protecteurs ! »

    Dani Boissé, Franco-américaine et depuis longtemps catalane d’adoption, est la « mère » de Dominique d’Astié de la P.J. de Perpignan. Grâce à ses recherches sur le pays qu’elle aime tant et avec son humour habituel, elle nous livre dans ce roman policier à la catalane, la cinquième enquête de son héroïne préférée

    Critique :

    Magique ; les Sorciers d'Opoul sont excellents ! La couverture n'est cependant pas adéquate. Personnellement, je l'aurais plutôt imaginée avec deux femmes presque nues, lovées contre un sorcier terrifiant. Une parfaite caricature (telle que l'a faite l'auteur elle-même, dans le but d'amuser son lecteur) à laquelle j'aurais ajouté, dans le fond, un pentacle, des flammes, et un chat. Bon, je vous le concède, le chat serait sûrement de trop. Évidemment, si la couverture était ainsi, le maire d'Opul en serait peut-être offusqué (ou peut-être pas, puisque la ville attirerait de nouveaux visiteurs, assurément plus curieux de découvrir les charmes des sorcières que ceux du paysage...mais il y aurait tout de suite une montée en flèche du tourisme, et pourquoi pas des ventes de produits dérivés, comme des chats démoniaques et des herbes dangereuses... ?). Toujours est-il que je désapprouve le choix de l'éditeur concernant cette image. Pourquoi ? Ce n'est pas seulement parce qu'elle ne représente que très peu l'histoire (et d'ailleurs pourquoi avoir choisi une bouteille ? Les sorciers ne sont pas alcooliques! Et s'ils avaient voulu figurer une fiole de potions, peut-être eût-il mieux vallu utiliser une bouteille moins banale), c'est aussi à cause de cette façade sombre, et presque glaciale qui fait paraître le polar de Dani pour ce qu'il n'est pas. Ce vert déprimant et pâle désert le travail de l'écrivain qui s'évertue à rendre ses personnages vivants et haut en couleur. Cependant, si je n'aime pas le recto de cette couverture, j'apprécie beaucoup le verso. En effet, l'éditeur choisi d'accoler la photo d'une bouteille de verre (recto) à celle d'un dessin stylisé façon papier-peint Louis XIV (verso). Kitch. Génial.

    Vous le retrouverez dans toute la collection. 

    Dès les premières pages, j'ai plongé dans l'histoire, littéralement. Elle est à la fois plaisante, divertissante, et instructive. J'ai même appris quelques mots catalans grâce au glossaire qui se trouve à la fin du livre.

    Alors, quels reproches faire à Dani Boissé ?

    Seulement que le rythme est quelques fois alourdi par des énumérations érudites, et un peu trop longues. Mis à part ce léger détail, je n'ai rien à dire, je tire mon chapeau à l'artiste. Ceux qui oseront, car il y en a toujours, prétendre que « ce n'est pas suffisament ceci ou cela », pourront aller, comme les deux sorcières de ma couverture imaginaire, se rhabiller. Ce livre est très bien écrit, le vocabulaire est riche et l'intrigue est recherchée. Si vous voulez vous amuser, vous pouvez même entreprendre une étude grammaticale du texte, car celui-ci abonde en phénomènes de langue française (enfin, personne ne s'amuse de la même façon, hein?). Les personnages sont intéressants, et leur psychologie est développée suffisamment pour qu'ils aient du relief, mais pas au point de les rendre profondément ennuyeux (comme c'est le cas dans de nombreux romans qui s'attardent sur les états d'âme des personnages plus que sur l'intrigue pour ne pas citer le très mauvais Twilight). En lisant ce livre, oubliez les drames psychologico-criminels version Crimes et châtiments de Dostoïevski, oubliez les interminables descriptions macabres, l'alcoolisme, et les pauvres qui meurent à chaque coin de rue. Oubliez l'ancêtre du polar et laissez-vous entraîner dans cette histoire moderne et touchante, racontée sous la plume précise et ironique de cette écrivain à l'humour incisif.

    A lire d'urgence. 
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