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Tsilla's Univers
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23 octobre 2014

Critique de Prométhée vagabond d'Alexis David-Marie

 

Source: Externe

 

Sûrement inspiré d'une pièce d'Eschyle (Prométhée enchaîné) dont il porte fièrement le nom, ce livre est extraordinaire ! Avant de vous livrer ma critique, voici un résumé de la pièce grecque, pioché sur une quatrième de couverture des éditions BELIN, certainement rédigé par un stagiaire sous-payé, à quatre heures du matin :

« Prométhée Déroba le feu céleste pour le donner aux hommes. Zeus le condamna à rester enchaîné sur un mont du Caucase où Héraklèse le délivra au bout de trente mille ans». En apportant le feu aux hommes, Prométhée a fait bien plus que leur permettre de cuire et consommer des viandes sacrificielles. Il leur a apporté la lumière - ne faudrait-il pas dire les Lumières ? - celle qui aide l'Homme à se sentir responsable et à tracer lui-même son avenir, au moins dans les domaines qui sont les siens. Et c'est cela sans doute que Zeus ne lui pardonna pas. » Au passage, vous noterez la faute d'orthographe, le pauvre Héraclès, paix à son âme.

En fait, le sacrilège de Prométhée était d'autant plus grand qu'il ancra les Hommes dans leur condition humaine. Avant qu'ils aient besoin de se nourrir, de travailler et, accessoirement, de se reproduire -c'est Hésiode qui le dit et bien d'autres après lui-, les Hommes vivaient en harmonie avec les dieux. L'âge d'or. Zeus -ou Jupiter pour ces impies de latinistes- n'était pas encore roi, et le monde était sous la régence de Cronos -ou Saturne- et des Titans. Afin de conserver son pouvoir car il lui avait été prédit que ses enfants lui ôteraient des mains, il les mangea tous. Sauf Zeus. Au moment de le livrer à son père qui avait une petite faim (il n'y avait pas de barres de céréales à l'époque) la mère de Zeus l'échangea contre une pierre. Cronos, en le dévorant, ne remarqua rien. Il était donc préférable qu'il se fasse destituer, parce que confondre un caillou et un bébé, quand on est le maître du monde, ça craint. Avec Zeus, advint l'âge d'argent. Les Hommes commencèrent à creuser la terre. Un Titan, Prométhée, décida de défier les dieux, car il était en proie à son hubris. Il s'agit d'un orgueil qui verse dans la démesure. Pour vous le figurer, il suffit de croiser la soif de pouvoir de Jaffar avec la folie narcissique de la belle-mère dans Blanche-Neige. L'association des deux engendre un être dont l'arrogance est telle qu'il se croit supérieur aux dieux. Prométhée était de ceux-là, et il vola notamment le Feu des dieux, qu'il apporta aux Hommes. Il fut ensuite enchaîné sur une montagne par Héphaïstos (le dieu Forgeron, moche et boiteux, un Quasimodo antique, que ces blasphémateurs de latinistes appellent Vulcain). Un oiseau vient chaque jour lui picorer le foie qui repousse toutes les nuits, ad vitam aeternam. Maintenant que vous avez bien le mythe en tête et une idée de la pièce d'Eschyle, voici le résumé de Prométhée vagabond d'Alexis David-Marie.

« Résumé :

1674. Paul, étudiant en quête de rédemption, est envoyé à la recherche de Larpenteur, théologien devenu auteur de pamphlets impies. Parcourant les chemins d’un Grand Siècle de boue et de neige, très loin des ors de Versailles, ils lient leurs pas à ceux de nombreux compagnons de fortune. De mésaventures en péripéties, à travers le Saint-Empire et la France, une amitié se tisse entre les deux hommes. Prenant exemple sur Prométhée, ils devront dépasser la souffrance, brûler leurs certitudes pour espérer apporter la lumière.

Roman picaresque, Prométhée vagabond questionne la difficulté et la nécessité de penser contre les habitudes, les majorités et toutes les pesanteurs du monde ; le plus dur étant toujours de reconstruire sur les cendres des croyances que l’on a mises au feu. »

Je vais commencer par les bémols de ce récit harmonieux.

En fait, je regrette POUR UNE FOIS que l'auteur ne donne pas de plus amples explications sur les habitudes culturelles et cultuelles des personnages, ainsi que sur le contexte historique. Comme je suis une folle dingue de cette période, je vais me faire un plaisir de vous dévoiler ce que l'auteur n'explicite pas.

L'histoire se déroule sous le règne du roi Soleil. Arrivé au pouvoir après une régence assurée par Anne d'Autriche et son parrain le Cardinal de Mazarin, Louis XIV assume le pouvoir dès le décès du Cardinal en 1661. Traumatisé par la FRONDE, événement durant lequel les nobles tentèrent de prendre le trône par la force, le petit Louis désire plus que tout, en bon psychopathe, assouvir et étendre son pouvoir. Il se lança donc dans une conquête belliqueuse de l'Europe. Il refusa une alliance avec la Hollande en 1672, alors qu'il persistait des tensions avec l'Espagne et la dynastie des Hasbourg (dont Marie-Antoinette serait une des descendantes) avec laquelle il se disputait la Flandre. Louis XIV fit entrer la France en guerre avec les deux nations. En même temps.

La France était alors catholique, la Hollande protestante. Il se mit à dos les puissances européennes, les protestants, ainsi que le pape parce qu'il revendiquait une monarchie de droit divin. Seul contre tous.

Parallèlement à ces guerres extérieures, la France connut des conflits internes à cause, notamment, de la hausse forfétaire du papier timbré. Fallait-il en déduire que Louis XIV était lui-même timbré ? (je m'excuse de ce jeu de mot).

Pour comprendre l'importance de cette affaire qui déclencha une révolte en 1675, replaçons-nous dans le contexte. Le papier timbré permettait d'enregistrer les actes administratifs. Ils sont les ancêtres des timbres fiscaux. Ces timbres étaient payants. En plus d'être rendus obligatoires par le Roi absolutiste, leur prix augmentèrent, entraînant des révoltes. Les insurrections furent réprimées et sanglantes.

Enfin, la France n'était pas telle que l'on la connaît aujourd'hui. Le plus paradoxal étant que peu de Français parlaient le français. Les dialectes et langues régionales étaient davantage usitées, ainsi que le latin, qui fut longtemps langue officielle des documents administratifs. Le latin était aussi employé afin de communiquer entre les différentes nations qui avaient elles-aussi plusieurs langues et dialectes. Seuls les nobles et les bourgeois qui avaient reçu une éducation maîtrisaient l'usage d'une ou plusieurs langues. Les Universités parisiennes de la Sorbonne étaient tenues par l'Eglise. Les étudiants étaient reconnaissables à leur tonsure. 

Critique :

Si ce livre ne m'avait pas passionnée, je n'aurais pas écrit tout un fromage sur Prométhée et sur Louis XIV. J'espère que ma chronique vous transmettra mon exitation palpable.

J'AI ADORÉ !!!!!!

Alexis David-Marie a une plume superbe. J'ai relu plusieurs fois certains passages, tellement j'étais happée par la tournure des phrases ou la poésie qui s'en dégage. Je vous en livre une magnifique citation : "La conscience est à la fois ciel et enfer." LA MEGA CLASSE ! Sartre et son "l'enfer, c'est les autres" peut aller se rhabiller.

Ce que j'aime encore plus, c'est l'originalité du livre. Il n'appartient à aucun genre littéraire. Il est inclassable. A la fois roman picaresque (typique de la fin XVIème, début XVIIème : un personnage vagabonde dans diverses couches sociales et comprend que le monde n'est qu'un théâtre et qu'il est un personnage sur la scène du monde), tragédie grecque (notamment à cause de Paul et de son secret), texte philosophique (tellement plus crédible que les Lettres Persanes) et quelques fois dramatisé comme un conte de Voltaire... Avec une noirceur digne de Game of Thrones ! Ce roman n'est pas ennuyeux : on se laisse traîner et emmener par les personnages et leurs mésaventures. Il m'a été impossible de deviner la trame scénaristique à l'avance. J'ai éprouvé les sentiments des personnages, et je me suis accrochée à eux malgré toute l'antipathie qu'ils m'inspiraient au premier abord. 

J'ai ri, j'ai pleuré, je me suis complètement laissée retourner...Tout en apprenant de nombreuses anédoctes historiques, politiques, ou religieuses. 

La religion chrétienne, qui est au centre de ce récit, est analysée, décortiquée avec précision. Ce n'est pas tant l'Eglise qui est condamnée que son système tout aussi absolutiste que le règne du Roi.

De plus, ce livre interroge le brasier la conscience qui sommeille en vous : que voulez-vous devenir et en quoi croyez-vous ? Quel est le moteur de votre vie ? En quoi avez-vous Foi ?

J'espère que jamais, au grand jamais, une personne mal intentionnée sortira de sa caverne et établira autour de cette petite merveille un flot d'onanisme intellectuel qui priverait le feu allumé par ce récit de son oxygène.

Si le livre était un vin je dirais qu'il est subtil et équilibré en goût, que ses arômes fruités vous laissent sur la langue un parfum doux et sucré, relevé d'une amertume sur les notes profondes. Il ne reste plus qu'à boire à sa dive bouteille.

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17 octobre 2014

Critique de Tentation de Xavier Seignot

Source: Externe

Résumé :

Comment réagiriez-vous si vous aviez le pouvoir de faire tout ce qu’il vous plait sans jamais en subir les conséquences ? Je vois que la question est trop vague, je vais essayer d’être plus explicite : Que feriez-vous si vous saviez que chaque heure, chaque seconde, chaque moment de votre vie, ou plutôt de votre journée, va se répéter indéfiniment ? Céderiez-vous à la tentation de faire tout ce que bon vous semble ? Voici donc le problème auquel j’ai été exposé, et j’ai réagi. A tort ou à raison, j’ai réagi ! Quoi que vous pensiez, ça ne changera rien à ce que j'ai fait, et à vrai dire, je me fous de votre jugement, vous n'étiez pas à ma place ! Cette histoire est tirée d'un rêve que j'ai fait puis que j'ai romancé. Loin du style de mes autres romans, j'ai voulu quelque chose de plus souple dans l'écriture, plus libre dans la structure, et enfin plus personnel.

Critique :

J'aime les livres qui évoquent la condition humaine et la folie des êtres humains.

J'ai donc adoré Tentation.

À tel point qu'il m'est difficile de trouver les mots pour cette critique.

Ce livre vous embarque tout d'abord dans le quotidien ennuyeux du personnage principal.

Si l'incipit ne m'a pas accrochée plus que ça, en revanche, la suite m'a troublée. Plus j'avançais dans le récit, plus la folie du personnage grandissait. Cette histoire est tout simplement démente, tellement d'ailleurs, que j'en ai ressenti un malaise à la lecture. Comment en aurait-il pu être autrement ?

Ce récit à la première personne esquisse les aventures chaotiques d'un psychopathe (ou s'il n'est pas psychopathe, il est sacrément atteint). Si je pouvais m'identifier à lui dans un premier temps, par la suite, je m'en suis détachée, et pourtant, je continuais à être dedans. La psychologie du personnage est vraiment travaillée, recherchée, et réaliste.

De plus, ce livre ne se contente pas de vous abreuver de sentiments contradictoires, il nourrit aussi votre réflexion. Si vous même vous étiez à la fois maître et prisonnier du temps, que feriez-vous ? Seriez-vous tenter de mourir, de voler, d'aimer, de trahir ou de tuer ? "Je résiste à tout sauf à la tentation" disait Oscar Wilde. Et vous?

Quels seraient vos désirs, vos envies à assouvir ? Deviendriez-vous un Dieu ou un Démon ?

Voilà tous les enjeux de Tentation.

En outre, l'appendice du texte donne quelques explications du projet de l'auteur. En Art, on dit souvent que : « mais un bon projet, se suffit à lui-même, il n'a pas besoin d'explications ! ». Et c'est donc pour cette raison qu'ont été inventées les explications de textes et les cours d'Histoire de l'Art, parce qu'en regardant un tableau abstrait de Kandinsky tout le monde en comprend sa signification. Évidemment. Bref, pour une FOIS -merci Xavier Seignot-, l'auteur vous expose sa pensée, son projet. Il vous en donne les grandes lignes, il vous incite à le penser par vous-même. J'ai beaucoup aimé ce texte qui a confirmé et clarifié mes suppositions interprétatives. Il les a même enrichies et complétées. Superbe idée !

Par contre, je n'apprécie que très peu la couverture, même si je trouve l'idée bien trouvée. Elle représente des neurones. Étant donné que le but de ce récit est de vous faire pénétrer dans la conscience déglinguée d'un homme ravagé par ses désirs, je pense que l'image n'aurait pas pu être plus appropriée. Du reste, l'édition est très bien travaillée.

En conclusion, ce fut une excellente expérience ! Avide de sensations fortes, je vous la conseille grandement.

12 octobre 2014

Entretien avec Guilhem Ribart

 

Source: Externe

 

Chaque année à Perpignan se tient le festival international de photojournalisme « VISA pour l'image ». Dans quatorze monuments et infrastructures de la ville sont exposées les photographies.

En marge, le « festival off » a lieu avec le soutien du VISA pour l'image. Dans les commerces, restaurants, galeries d'Art, des productions d'amateurs sont présentées au public. J'étais au salon « à l'heure des thés » pour le vernissage de Bruno Collard, lorsque j'ai rencontré Guilhem Ribart.

Nous avons discuté un peu autour d'un verre. Il m'a présenté son projet qui a tout de suite retenu mon attention. Il avait décidé de traiter de la révolution égyptienne, et de donner à voir le point de vue des résidents de la Place Tahrir.

Lui-même exposait au Factory by le Cabanon. Il m'a conviée à son vernissage.

Je me suis donc longuement perdue dans les ruelles avant de trouver le Factory. Ok, moi vs l'orientation : un combat perdu d'avance.

Après quelques difficultés, euphémisme qui témoigne de mon incapacité à différencier ma droite de ma gauche, j'arrive donc devant l'adresse indiquée. Un DJ, des serveuses qui proposent aux invités du vin : rosé ou blanc. Des lumières, des fumées de cigarettes.

Après avoir été servie, j'entre afin d'observer les photos présentées.

Ni victimes, ni malheureux, les égyptiens, des êtres normaux qui semblent vivre leur vie comme ils le peuvent. Loin des clichés et des reportages alarmants et tragiques des médias, je découvre des visages humains.

L'exposition s'appelle d'ailleurs :

« Place Tahrir, la révolution normale »

Elle porte bien son nom.

« Décembre 2013, place Tahrir au Caire (Egypte). Il est difficile d’imaginer qu’à cet endroit précis plusieurs millions de personnes se sont réunies il y a à peine six mois pour réclamer le départ de leurs dirigeants. Cette exposition est dédiée aux égyptiens. Elle dévoile leurs espérances et leurs craintes, loin de ce que relatent les journaux occidentaux. »

Source: Externe

Je rejoins ensuite mon hôte, qui discute avec des membres du comité du VISA pour l'image. Ils finissent, puis Guilhem m'invite à poser mes questions. Je sors mon petit agenda, mon stylo plume, et je commence à prendre des notes.

Je demande à Guilhem quel a été son parcours.

Il se décrit comme étant un « pur produit du système éducatif [publique] français. » Il a fait un BAC S, puis classe prépa pour entrer à NORMALE SUP "qui m'a ouvert les portes d'une école de management parisienne (publique également),Télécom Management qui est l'école de management de l'institut Mines - Télécom". A-t-il précisé a posteriori. Oui, tout le monde prépare Normale sup après un BAC S dans le système éducatif français. C'est bien connu.

Puis Guilhem a fait du conseil en stratégie et management durant douze ans, pour le compte de grandes multinationales. Il a ainsi géré l'organisation et le pilotage de grands projets de transformation d'entreprises. Il a par exemple cadré et géré un projet de développement durable pour la société générale, projet distingué 2 années consécutives par le journal Newsweek. (...)

Ce n'est que depuis la fin octobre 2013 qu'il s'est lancé dans la photographie en tant que professionnel. La photo le passionnait déjà depuis longtemps : 2003. Il a acheté son premier Reflex en 2005.

Il a beaucoup appris auprès de Simon Wheatley, de l'agence Magnum.

 

En 2011, il a monté sa première exposition à la Grande Motte sur le thème de l'architecture.

 

 

Source: Externe

 

En 2013, il a présenté un de ses projets au Caire. Le déclic, le catalyseur de son projet actuel. Durant le mois de décembre, il prit des clichés, puis choisit de les présenter au festival Off de Perpignan.

Il me précise que sa biographie et son parcours sont plus détaillés sur son site.

Je lui demande pourquoi il s'est tourné vers la photographie. Est-ce qu'il a toujours voulu faire ça ? Est-ce une photo en particulier qui l'aurait poussé à prendre des clichés ?

Guilhem ne sait pas. Il y réfléchit encore.

Et d'ailleurs, pourquoi saurait-il ? À mesure de mes interviews, je me rends compte qu'il n'y a pas d'artistes « nés », de génies talentueux comme ils sont dépeints dans les livres de philo. On ne naît pas artiste, poète, artisan, ou tout autre adjectif/substantif qui vous conviendra. On le devient.

J'entends partout dire « vous, les poètes, les artistes ». Toutefois, un poète, dans la réalité, c'est quelqu'un comme tout le monde. Le matin, il avale son bol de nesquick, avant de filer au boulot. Peut-être même qu'il enfile ses chaussettes à l'envers. Il est comme tout le monde, mais il a un regard singulièrement différent.

Je m'intéresse donc au regard de ce photographe et en particulier à son inspiration, ses inspirations.

Pour Le Caire, il affirme qu'il voulait tout simplement donner une autre vision que celle des médias. Il évoque la pollution. « L’Égypte n'est pas Le Caire et Le Caire n'est pas l’Égypte ». Il me confesse qu'il est ignorant de tout ce qui a trait à l'art en dehors des grands classiques. Il en sait peu sur l'Histoire de l'Art et qu'il ne connaît rien de l'Art. "En revanche je suis un passionné d'Histoire, j'en suis dingue!"

Je lui ai demandé pourquoi faire un portrait des égyptiens, pourquoi pas des Tunisiens, par exemple ? "Tout simplement parce que vogue au grès des rencontres que je fais et des opportunités qui se présentent. Il n'y a rien de vraiment programmé en vérité..." A-t-il commenté a posteriori.

C'est Durant le festival de la photographie de Meknès, qu'il a rencontré les égyptiens et pu apprécier la situation politique de l’Égypte.

 

Source: Externe

 

Alors que nous sommes en pleine discussion, une femme âgée l'interpelle :

« Mais il n'y a pas de femmes ! »

Bonjour, madame. Guilhem ne semble pas troublé, et répond : « Il aurait fallu que je sois une femme pour voir l'envers du décor ». Elle enchaîne « Les femmes, vous ne les photographiez pas ! », puis s'en va. Merci, au revoir.

A posteriori, j'ai interrogé Guilhem sur ce qu'il pensait du statut de la Femme au Caire. Personnellement, je me considère comme féministe. J'aimerai que les femmes soient plus reconnues, notamment dans les livres d'Histoire. Néanmoins, tant que les universitaires et les personnes qui font les programmes scolaires ne se sortiront pas les doigts des trous de nez, je pense que nous n'aurons pas un véritable aperçu de l'Histoire. L'Histoire, celle qui prend en considération les êtres humains, quelque soit leur sexe, leur religion, la couleur de leur peau ou leur nombre de grains de beauté. Pour reprendre une phrase caricaturale de Stéphane Bak :« Le seul noir qu'il y a dans mon livre d'Histoire il est en slip et il se fait fouetter » 

Si vous avez déjà lu des manuels scolaires qui datent un peu, vous avez pu remarquer que, dans quelques uns, les femmes sont beaucoup plus présentes qu'à notre époque. De nos jours, mises à part Marie de France, Me de La Fayette, Olympe de Gouges, Jane Austen, George Sand, Colette, Simone Weil et Simone de Beauvoir, les Femmes ne sont que très peu citées. Genre les Femmes artistes, politiques ou philosophes, ça existe pas. Ou alors, elles ne sont pas nombreuses. Elles ont nécessairement existé, mais personne n'en a parlé.

 

Source: Externe

 

Donc, comme cette question est importante à mes yeux, je la lui ai posée. Que pense Guilhem du statut de la Femme dans cette société ?

Il m'a répondu :

"Pour ce qui est de ta question, c'est délicat d'y répondre. On peut dire que je m’intéresse beaucoup à la place de la femme dans les sociétés arabes.

Donc la question est très complexe.

 

Dans les faits, la société égyptienne, plus que les autres sociétés arabes, est divisée entre les hommes d'un coté, et les femmes de l'autre.

 

On verra rarement une femme dans un café ou avec des hommes. Seuls les couples se promènent ensemble dans les rues. Les femmes sont la plupart du temps voilées et il leur est très mal vu de fumer par exemple. (ndrl : comme les femmes européennes dans les années 50)

 

Plus on va dans des milieux sociaux défavorisés, plus les femmes sont voilées et restent à la maison. Au contraire, dans la bourgeoisie et l'aristocratie égyptienne les femmes fréquentent des hommes, ne sont pas voilées, fument en public, etc. Cela va avec l'éducation. Plus les femmes sont éduquées et moins elles mettent le voile, ou plus elles sont en contact avec le monde (particulièrement dans le monde artistique) et plus elles assument et vivent à l'occidental. Traditionnellement les femmes ne profitent pas de l'héritage de leurs parents (en terme de terres notamment), et cela les poussent à poursuivre leurs études là où les garçons (les ainés surtout) les arrêtent plus tôt pour reprendre la suite des exploitations agricoles. Ce qui fait que maintenant j'ai l'impression que les femmes arabes sont plus éduquées que les hommes, ce qui va forcément poser "problème" à l'avenir.

 

La vraie question derrière tout cela est donc : les hommes imposent-ils ce schéma aux femmes? Au départ je le pensais, mais en fait ma connaissance de la condition féminine au Maroc a fait évolué ma pensée: ce sont les femmes elles-mêmes qui imposent cela aux autres femmes et ça commence par les mères vis à vis de leurs filles. Mais je nuancerais quand même en disant que ce n'est pas systématique mais que ça arrive bien souvent.

 

Dans les faits, en Égypte, une femme qui se promène seule dans la rue du Caire ne se verra pas tant que ça agressée par les hommes. Par contre elle attirera tous les regards haineux des autres femmes.

 

Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'une femme se fera 1000 fois plus harcelée / agressée Bd Sebastopol à Bruxelles que dans les rues du Caire."

 

Source: Externe

Ce débat reste ouvert et il ne sera jamais facile de répondre à cette question. Cependant, je pense qu'il a en partie raison. Celles et ceux qui veulent être conditionnés dans des règles imposent un carcan aux autres. Hommes ou Femmes.

Nous revenons ensuite sur ses inspirations. Il réfléchit puis me déclare que Simon Wheatley, et son travail « Don't call me urban », a eu de l'influence sur son travail. Il lui a expliqué la photographie, non comme un vendeur chez FNAC, mais comme un passionné.

Il m'affirme aussi qu'il arrive à concilier passion et vie privée. « Il le faut ».

Il avoue aussi lire un livre sur l'Histoire de l'Art actuellement. Il n'a aucune formation artistique, il se cultive a posteriori. Il a aussi découvert « les règles sur le tas ». Guilhem a essayé de les mettre en pratique, mais il préfère se fier à son instinct plus qu'à la théorie.

Il n'applique pas de technique spécifique. Il est surtout descendu dans les focales : du 300, puis 200, du 100. Après son exposition sur l'architecture (de la Grande Motte), il est passé au 50, à 35 et utilise maintenant du 28 mm. « Je prends des focales plus petites pour me rapprocher des gens ». Il fait peu de retraitements. Les cadrages originaux restent majoritaires. Certaines photographies sont vieillies, comme prises avec un argentic.

Maintenant que notre entretien fort intéressant a abouti, je m'intéresse à ses préférences. Je lui demande quels sont ses livres de chevet. Barjavel, La nuit des temps. Il y a aussi Amin Maalouf, et Gilbert Sinoué.

Comme Guilhem est un voyageur, je l'interroge. Quel voyage a-t-il préféré ? Il n'en a pas. Cependant, le plus inattendu fut pour lui l'Afrique du Sud. « C'est pas l'Afrique, c'est l'Europe ».

Enfin, si vous conviez Guilhem à dîner, sachez que son plat préféré est le Tajine (le vrai, hein, pas celui pour les touristes avec les raisins secs dedans), ou invitez le à l'Aubrac, rue Marbeuf à Paris. Sinon, vous pourrez toujours l'emmener au Signature, en Afrique du Sud, Rivonia street.

Son site : http://artetic.net/

Son exposition sur le site officiel du visa off (aussi en ligne sur son site) : http://www.festivaloff.com/Les-collections-2014/Place-Tahrir-la-revolution-normale-Guilhem-Ribart

 

3 octobre 2014

La convention du fantastique ou l'un des événements culturels les plus cools des P-O quand on est geek.

Source: Externe

À Toulouges, petite ville dans le soixante-six, se tenait la sixième CONVENTION DU FANTASTIQUE. Installée depuis trois ans sur Toulouges, la convention tint ses promesses.

Jeux vidéos, initiation aux JDR (jeux de rôle), concours de tir à l'arc, tournois d'épée, voici quelle fut ma journée ! Un vrai régal, en somme. J'avais l'impression d'avoir quatre ans et demi. Je me suis encore plus amusée que lors de ma première JAPAN EXPO.

Oui, la JAPAN EXPO, vous savez, cette exposition pour GEEK qui regorge de mangas, d’animations en tout genre, de stands sur lesquels vous pouvez acheter des marques pages d'Harry Potter, lequel embrasse nonchalamment Drago Malefoy (ne me demandez pas comment je le sais, je le sais, c'est tout). Cet endroit dans lequel vous languissez des heures dans la queue d'une longue file pour prendre une photo avec un Stormtroopers, et fantasmer devant une réplique Légo de Poudlard, ou attendre 5000 ans devant un stand pour avoir une dédicace de votre auteur(e)/dessinateur(trice) japonais(e) préféré(e). Vous y croisez des personnes en COSPLAY (vêtues d’un costume d’un de leur personnage favori). Sur votre gauche, Naruto et Dark Vador dégustent une spécialité nippone dont les tentacules et la couleur verte sont douteux. Soudain, une nana de quinze ans, en soutif, portant une perruque bleue électrique, vous fait un FREE HUG, tandis que Jésus passe à côté de vous tout en portant sa croix.

Normal. C'est la JAPAN EXPO.

 

Source: Externe

Eh bien, la convention du Fantastique revêt le même esprit allumé, et c'est simplement génial. Bon ok, il n'y avait ni Naruto, ni Jésus. Mais c'était bien sympa quand même.

Les intervenants phares nous ont accueillis -nous : le rédacteur en chef de lightningamer et moi, quoi-, chaleureusement. La convention est organisée par la Guilde du Fantastique, mais aussi Totto-Chan, les Gobelins solitaires, Ars Ludica et Les enfants du Lude. Ils sont le noyau autour duquel se sont notamment greffés l’ASFA, L’antre de l’hydre, et Les héritiers de Trencavel. Ce sont des associations culturelles auxquelles les mairies donnent peu ou pas de subventions, sous prétexte que ce n’est pas de la culture. Mesdames, Messieurs, vous l’attendez tous ! L'howard du motif le plus pourri du monde pour le refus de subventionner une association à but non lucratif est attribué à...LA MAIRIE DE PERPIGNAN ! Félicitations !

Cécile, de l’association de la Guilde du Fantastique, nous a décrit le rôle de chacun et présenté son association ainsi que ses partenaires. Née et orchestrée selon la Loi 1901, la Guilde du Fantastique ne compte pas moins de 72 membres. Ce n’est pas étonnant puisque dans la région Languedoc-Roussillon, comme le souligne Cécile, habitent beaucoup de rôlistes. Oui, ces personnes étranges qui se réunissent plusieurs fois dans l’année ou le mois, quelques fois en costume, pour incarner des guerriers ou des voleurs, ou même des magiciens transsexuels (ok, il n’y avait que moi pour incarner un tel personnage). Les membres de la Guilde se réunissent tous les dimanches, et suivant l’inspiration, jouent des vampires, des assassins ou des personnages de Game of Thrones, rue Joseph-Denis à Perpignan.

Nous avons ensuite fait la connaissance des membres de L’antre de l’hydre. Ils proposent des jeux de rôles semi-réels : ce dimanche il s’agissait de se glisser dans la peau d’un meurtrier. Le meurtrier avait une cible, mais était aussi la cible de quelqu’un. Apparemment, il fallait fortement se méfier des enfants. C’est ainsi que notre maître du Jeu, Etienne, s’est fait descendre en pleine partie de JDR lors de notre initiation.

Source: Externe

Nous avons aussi discuté avec les membres de Totto-Chan, qui proposent des jeux d’éveils aux enfants pendant que papa et maman s’éclatent à la convention. Leurs activités s'orientent autour de la relation parents-enfants (conférences, ateliers, café...). Les enfants du Lude est quant à elle une association dont le but est d’initier les plus jeunes à divers jeux. Ils travaillent dans des écoles de Perpignan, en particulier celles classées ZEP (zone d’éducation prioritaire). Enfin, l’ASFA association d’Amélie-les-bains organisait et gérait l’espace dédié aux jeux vidéos sur la convention. J’ai demandé à Robert, le président et créateur de l’ASFA quel avait été son jeu issu d’un livre/film favori. Dune d’EA Games et ses suites, ainsi que la série Command and Conquer. Il a aussi commencé à élaborer le sien, et nous en a montré une démo (à consulter sur http://www.moddb.com/modo). Leur association dispose de trois salles et d’un atelier, et axe principalement ses activités autour de la découverte du retrogaming (les jeux des vieux de la vieille) et de la construction de réplique d’objets.

D’ailleurs, il y avait une réplique de la bataille du gouffre de Helm, que j’ai à peine reconnue. Un travail minitieux des Gobelins solitaires. Que Saint Tolkien et Saint Jackson me pardonnent ! Je suis une impie.

Source: Externe

Puis, grâce aux héritiers de Trencavel j’ai expérimenté le tir à l’arc et le combat à l’épée (personne n’est mort).

Une journée qui détonne. MERCI A TOUS !

 

La guilde du fantastique :

Leur site : http://www.laguildedufantastique.fr

Facebook : http://www.facebook.com/laguildedufantastique

 

L’antre de l’hydre :

http://www.lantredelhydre.fr

 

Les héritiers de Trencavel :

Le forum : http://www.heritiersdetrencavel.1fr1.net/

Facebook : le groupe « les héritiers de Trencavel »

 

L’ASFA :

Leur site : http://www.asfa.me

 

Totto-Chan :

Leur site : http://associationtottochan.fr/

 

Les enfants du Lude :

Facebook : http://www.facebook.com/pages/Association-Les-Enfants-du-Lude/175955019097660

 

Gobelins solitaires :

Leur forum : http://legobelinsolitaire.forumgratuit.org/

Facebook : https://www.facebook.com/pages/Les-Gobelins-Solitaires/708737562490710

 

 

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