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23 avril 2016

Critique de la Mélodie du Destin, Tome 2 Revanche, d'Amandine Weber

 

 

Critique La Mélodie du Destin, Tome 2 Revanche d'Amandine Weber

Résumé :

Angélique vient de perdre sa seconde famille. Son frère a épousé sa meilleure amie et ses sœurs cadettes ont elles aussi quitté la demeure familiale. La jeune fille est donc seule face à son exécrable sœur et la haine de sa mère. Elle qui reprenait goût à la vie, va s’approcher plus près que jamais de la mort… qui la sauvera cette fois-ci ?

Editions : Feu- Valentina Editions (R.I.P.)

Pages : 436

Critique du livre :

Commençons par les points négatifs : certains passages sont clairement too much ! Portés par le flot d'une écriture jeune à laquelle on accroche, soit, mais too much quand même ! Je pense que le livre n'a pas été assez retravaillé par une relecture attentive de l'éditeur, sinon, ces passages auraient pu sauter et rendre la lecture vraiment plus agréable que ce qu'elle n'est déjà.

Je m'explique : le destin d'Angélique est exceptionnel. Cependant, son ascension aurait du être plus développée sur certains points, et le passage où elle se fait enlever supprimé ou retravaillé. J'ai senti à la lecture qu'il n'y avait pas eu d'oeil connaisseur pour l'aider à gommer certains détails qui alourdissaient le récit, malgré la qualité des matériaux de base. Ce livre est comme une pierre quasi-brute posée sur une bague : magnifique, mais pas suffisament finalisé par son bijoutier qui l'a mis en vente et exposé tel quel en vitrine.

Le personnage d'Angélique est toujours aussi fort, et celui de Darcy toujours aussi inhumainement séduisant. Cependant, les deux accusent le contre-coup de d'un arc narratif mal agencé, et des situations sont parfois exagérées. L'ensemble est tout de même fort divertissant, et retranscrit avec toujours autant de justesse les émotions fortes des personnages. Au final, j'ai préféré les passages qui traitent du quotidien d'Angélique, de ses rencontres (que ce soit avec la mère de Darcy, ou avec le couturier), ses longues promenades avec son chien, aux trames scénaristiques plus ou moins héroïques et aventureuses.

Le quotidien d'une femme du XIXème siècle est reproduit de façon harmonieuse et réaliste, tout comme la relation qu'entretient Angélique et son dogue de Bordeaux. Le lien entre Angélique et Darcy devient plus mature, du fait que les personnages aient vieillis tous deux. J'ai apprécié que le livre ne se conclut pas sur une banale happy end "ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Au contraire, leur relation est mise à mal après leur mariage, et cette épreuve était l'apanage des couples de l'époque. Je trouve que c'est un vrai tour de force d'avoir poursuivi l'intrigue au-delà des fins habituelles. Vous me direz qu'il en est déjà de même dans Autant en emporte le vent. Je vous répondrais que le livre se termine sur la séparation des deux personnages principaux, qui se sont aimés en décalage. Dans le livre d'Amandine Weber, les personnages s'aiment et s'attirent du début à la fin, mais ils doivent outrepasser maintes difficultés avant d'être heureux ensemble.

J'ai aussi trouvé que l'écriture avait beaucoup évolué entre les deux tomes : celle-ci nous dévoile quelques envolées lyriques fort appréciables, même si, elle en fait parfois trop.

Je trouve, après la lecture de Mon Boss et moi et Le choix du Roy (que je suis en train de lire), que la Mélodie du Destin est assez fade comparé aux deux autres. Il n'est pas mauvais, loin de là, c'est même un très bon premier roman, mais c'est tout simplement le moins bon des trois. Selon moi, c'était une belle première production avec des qualités et des défauts inhérents à une première publication. Le style est déjà bien présent, et addictif, mais il n'est qu'un brouillon de ce qui deviendra une excellente écriture, à n'en point douter.

Critique de la couverture et de la mise en forme :

Bon, par où commencer étant donné que je n'ai rien de plus à repprocher à ce tome, que ce j'avais déjà repproché au précédent : à savoir un laisser-aller assez consternant de la part de la maison d'Edition.

Ah si. Je tenais à signaler aux auteurs de cette feu-édition qu'elle passait par un site d'impression en ligne : Lulu.com. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce site internet, il s'agit d'un site de prestation de services. Il vous propose des services d'impression à moindres coûts qu'un prestataire de service type "édition Baudelaire" ou "Persée". Pour faire simple, lorsque vous voulez vous faire publier, vous avez plusieurs options : vous faire éditer par un éditeur classique (du point de vue juridique, on dit que vous êtes "édité-e à compte d'éditeur", vous lui léguer vos droits, il vous rémunère), passer par un prestataire de service (du point de vue juridique, on dit que vous êtes "édité-e à compte d'auteur", le prestataire s'occupe de votre bébé moyennant vos finances, comme le fond des "maisons d'édition collaboratives"), ou alors vous auto-éditer (soit vous prenez tout en charge vous-même pour les éditions papiers et numérique, soit, vous vous faites publier sur une plateforme comme votre blog).

Quand vous choisissez l'auto-édition, vous passez généralement par un prestataire de service pour faire imprimer votre livre. Le prix sera déterminé en fonction du format, du contenu, de la couverture, etc. Ce type de prestations est proposé, justement, par Lulu.com, l'un des plus concurrentiel du marché.  Les prestations de Lulu.com ne sont pas du tout catastrophiques du point de vue de la qualité d'impression : il n'y a qu'à voir la qualité de la couverture pour s'en rendre compte. La mienne a un rendu déguelasse, mais celles des Editions Valentina conservaient leurs qualités graphiques.

Connaissant le prix des prestations de Lulu.com pour m'y être intéressée et avoir eu des livres imprimés par leurs soins plusieurs fois entre les mains, je sais donc à quel point les Editions Valentina sous-rémunéraient leurs auteurs. Les Editions Valentina étaient une petite association, qui n'avaient pas de grands moyens, certes. Et ça, c'est moche, car cela veut dire que le prix de vente des bouquins était principalement reversé à la promotion (limitée puisque Valentina ne possédait pas assez de livres sur son catalogue pour prétendre à une grosse promo), et à la maison d'édition elle-même. Au détriment des auteurs. C'est d'autant plus regrettable qu'aucun travail de correction n'avait été proposé aux auteurs, qui se débrouillaient donc avec leurs petites mains.

Je ne pense pas que ce soit idéal de travailler dans ces conditions : sous-payé, sans avis extérieur sur ce que l'on fait. Je crois que les bonnes maisons d'édition n'ont pas vocation à traiter leurs auteurs comme des stagiaires de troisième relégués au labeur de la photocopieuse. Je salue d'autant plus l'écriture de l'auteur qui a donc réussi à produire malgré tout un récit cohérent et structuré.

Par ailleurs, même si ces pratiques sont critiquables dans le milieu, la disparition d'une maison d'édition ne m'enchante jamais. RIP, donc.

 

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