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Tsilla's Univers
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17 décembre 2014

Entretien avec Bruno Collard

Interview de Bruno Collard tsilla66

A l'heure des Thés, un petit salon de thé au coeur de Perpignan, les photos de Bruno Collard étaient exposées dans le cadre du festival VISA off. Autour de moi, le paysage catalan, à toute heure de la journée et de la nuit. Coullioure, son allure médiévale et pittoreque, ainsi que sa marée vaporeuse. Le Canigou, mont bercé par l'éclat de l'Aurore. Un refuge en montagne sous des étoiles scintillantes, dormant dans un ciel dégradé : à la fois marine et orangé...Des photos qui vous font (re)tomber amoureux(ses) de la nature ! Immédiatement j'ai donc laissé un petit mot dans le livre d'or et mes coordonnées pour une interview.

Ce pompier m'avait conviée à son inauguration, puis je l'ai invité à discuter de son travail autour d'un café.

Nous nous sommes retrouvés au Café du commerce, à côté du Columbus Café. Les serveuses s'activaient à côté de nous pour ranger tables et chaises. Beaucoup de bruit nous entoure : celui du crissement, du fracas, du murmure, des paroles des autres clients...Peu de lumière nous éclaire. Je commence à le questionner sur les raisons qui l'ont poussé à présenter son travail, pas très journalistique.

C'était quand même un festival de journalisme, alors pourquoi un hors sujet?

Il le savait bien, mais il a postulé pour "le thème libre" pour avoir un avis des "gens extérieurs".
Il ne s'attendait pas à être pris pour le VISA off, ce n'était pas son but. Il a proposé une série de paysages. Il a été "surpris".

Entretien avec Bruno Collard tsilla66 (03)

Est-ce le travail des formes et des couleurs que vous recherchez? "Je dirais pas ça" Il préfère travailler en pause longue et sur les effets, mais il n'a pas encore réussi à faire les photos qu'il voulait. Il varie les focales, ça dépend de la lumière, de la pause, du filtre, de la lumière...4-5 en nuit, pour photographier les étoiles, durant 45 minutes. Les objectifs sont variés.

Je lui demande ensuite : "Pourquoi ne pas retoucher vos photos ?"

"Si je la trouve trop sombre, je la retouche", mais il les retouche peu. Les effets sont plutôt obtenus grâce aux filtres qu'il place devant l'objectif. Mais il fait développer ses photos par un laboratoire, il n'a pas le matériel chez lui. Pour autant, s'inspire-t-il de photographes célèbres ? Pas vraiment, a-t-il répondu honnêtement. "J'ai un pote qui est photographe, Fred Revel." Remy Michelin et lui ont fait une photo par jour en pays catalan.

Bruno Collard aime aussi Vincent Munier, grand photographe animalier.

Entretien avec Bruno Collard tsilla66 (04)

Lui-même part dans la nature, avec son appareil photo sous le bras. "Généralement, je vais souvent au même endroit", puis il "va voir autre chose". Le département est un cadre idyllique pour un photographe.

Essaye-t-il de transmettre un regard, un message sur le monde? Il ne s'est jamais posé la question. "En fait, il y a un peu plus d'un an, j'ai décidé de mettre une photo par jour sur Facebook... Et puis, j'ai arrêté." Il n'arrivait pas à poster LA photo qui lui conviendrait. La photographie est, pour lui, plus une recherche personnelle et intérieure, qui lui permet d'évacuer. Elle n'est pas un moyen de transmettre un regard ou une vision du monde. "J'essaye plus de me faire plaisir, plus je me fais plaisir plus ça fait plaisir aux autres." Peut-être que c'est justement la base de l'Art, tant ignorée et rejetée à notre époque. Vous avez déjà réalisé une analyse de texte/d'image dans laquelle vous pouviez ouvertement exposer votre plaisir/dégoût ? Pourtant, l'affect est l'une des base qui nous motive à vouloir savoir et comprendre. S'il n'y avait pas désir de connaissances, y aurait-il seulement connaissance ? (vous avez quatre heures).  
Depuis son exposition, il dit s'être beaucoup amélioré. 

Projets pour 2015? "Je suis comme un auteur devant sa page blanche...Est-ce que je pars dans les reportages pour faire le thème du VISA (...) ou dans la nature ?" 

Et quel type de reportage ? "Sur les pêcheurs, en mer...Et on m'a proposé de faire un reportage sur l'enseignement des sourds et muets. J'ai une amie qui y travaille" 

 

Entretien avec Bruno Collard tsilla66 (02)

Quel est votre parcours ? "J'étais en classe aménagée sport études, natation" Il a fait la licence du STAPS (sport) de Font-Romeu, pour devenir professeur, et lors d'un stage, il s'est aperçu qu'il voulait devenir pompier. La photographie n'était pas une passion, il l'a découverte il y a quatre ans. Il a acheté un appareil photo, il a montré ses photos à la famille. "Je suis pas du genre à rester sur un échec" : il a acheté le matériel et a présenté ses productions au VISA. D'autres passions ? La pêche, qui lui permet de lui vider la tête. Il aime pêcher la truite, la pêche à la mouche. Il n'est pas un pêcheur qui se pose au bord du lac, avec son pack de bière (ah, les bons vieux clichés...).

A ce moment, un guitariste débarque et entame quelques chansons.

Je lui demande s'il est amoureux de la nature ? Oui, "ça ne me dérange pas de me lever très tôt pour aller me balader..."

Il est parti un mois en Australie, et en Nouvelle-Zélande, mais n'a pas pris de photo. En fond sonore, sa parole est accompagnée par La foule d'Edith Piaf, à la guitare.

Il est allé au Mexique, à Cuba, aux Seychelles. Il en a faites aux Seychelles.

Vous comptez refaire des expos ? "J'aimerai bien (...) je ne sais pas où aller".

Entretien avec Bruno Collard (05)

"Sur cette expo à VISA, mon expo a eu beaucoup de succès car j'ai eu beaucoup de succès". 

Je commente son ouvrage, qui n'était pas seulement "de belles photos", mais un travail esthétique, et recherché. Un cadre avait déjà été acheté à l'heure des thés, où il exposait. "Je ne me considère pas comme quelqu'un qui a du talent là-dedans (...) c'est juste du travail. Il y a beaucoup de photographes plus talentueux (...) je cherche pas non plus à en vivre. Je sais pas."

Peu d'artistes vivent ou peuvent vivre de leur travail. "Il y en a qui aimerait bien (...) mais moi, après, j'ai la chance d'être fonctionnaire".

Nous donnons nos fonds de poches aux artistes qui nous ont accompagnés. Comment concilier passion et vie privée ? "Sur les temps de la garde ou en sortant du travail (...) il y a un collègue à moi qui a fait une exposition sur l'autisme. Il a eu les félicitations du jury".

Il n'a pas de livre de chevet, mais il a pas mal lu Paulo Coehlo. "On m'a offert une fois L'alchimiste".

Il aime beaucoup travail sur les cervidés. Qu'est-ce que vous recherchez à faire ressortir chez la bête : l'animalité ou son harmonie avec la nature ? Plutôt l'harmonie, il recherche "quelque chose de joli", notamment sur le brame du cerf. Il recherche avant tout l'originalité. "J'ai passé dix jours en montagne pour les cerfs".

Quel est votre plat et votre restaurant préféré ? "Je suis un très grand gourmand" Le gratin d'aubergine, mais son restaurant préféré est "L'heure des thés...j'ai mangé là-bas et je me suis régalé!"

 Sa page facebook, sur laquelle vous pourrez commander son calendrier : https://www.facebook.com/pages/Bruno-Collard-Photographe/116269271806523?sk=photos_stream

Son site internet : http://www.bruno-collard.com/

Ce texte a été relu et corrigé par Magdeleine Goutierre

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12 octobre 2014

Entretien avec Guilhem Ribart

 

Source: Externe

 

Chaque année à Perpignan se tient le festival international de photojournalisme « VISA pour l'image ». Dans quatorze monuments et infrastructures de la ville sont exposées les photographies.

En marge, le « festival off » a lieu avec le soutien du VISA pour l'image. Dans les commerces, restaurants, galeries d'Art, des productions d'amateurs sont présentées au public. J'étais au salon « à l'heure des thés » pour le vernissage de Bruno Collard, lorsque j'ai rencontré Guilhem Ribart.

Nous avons discuté un peu autour d'un verre. Il m'a présenté son projet qui a tout de suite retenu mon attention. Il avait décidé de traiter de la révolution égyptienne, et de donner à voir le point de vue des résidents de la Place Tahrir.

Lui-même exposait au Factory by le Cabanon. Il m'a conviée à son vernissage.

Je me suis donc longuement perdue dans les ruelles avant de trouver le Factory. Ok, moi vs l'orientation : un combat perdu d'avance.

Après quelques difficultés, euphémisme qui témoigne de mon incapacité à différencier ma droite de ma gauche, j'arrive donc devant l'adresse indiquée. Un DJ, des serveuses qui proposent aux invités du vin : rosé ou blanc. Des lumières, des fumées de cigarettes.

Après avoir été servie, j'entre afin d'observer les photos présentées.

Ni victimes, ni malheureux, les égyptiens, des êtres normaux qui semblent vivre leur vie comme ils le peuvent. Loin des clichés et des reportages alarmants et tragiques des médias, je découvre des visages humains.

L'exposition s'appelle d'ailleurs :

« Place Tahrir, la révolution normale »

Elle porte bien son nom.

« Décembre 2013, place Tahrir au Caire (Egypte). Il est difficile d’imaginer qu’à cet endroit précis plusieurs millions de personnes se sont réunies il y a à peine six mois pour réclamer le départ de leurs dirigeants. Cette exposition est dédiée aux égyptiens. Elle dévoile leurs espérances et leurs craintes, loin de ce que relatent les journaux occidentaux. »

Source: Externe

Je rejoins ensuite mon hôte, qui discute avec des membres du comité du VISA pour l'image. Ils finissent, puis Guilhem m'invite à poser mes questions. Je sors mon petit agenda, mon stylo plume, et je commence à prendre des notes.

Je demande à Guilhem quel a été son parcours.

Il se décrit comme étant un « pur produit du système éducatif [publique] français. » Il a fait un BAC S, puis classe prépa pour entrer à NORMALE SUP "qui m'a ouvert les portes d'une école de management parisienne (publique également),Télécom Management qui est l'école de management de l'institut Mines - Télécom". A-t-il précisé a posteriori. Oui, tout le monde prépare Normale sup après un BAC S dans le système éducatif français. C'est bien connu.

Puis Guilhem a fait du conseil en stratégie et management durant douze ans, pour le compte de grandes multinationales. Il a ainsi géré l'organisation et le pilotage de grands projets de transformation d'entreprises. Il a par exemple cadré et géré un projet de développement durable pour la société générale, projet distingué 2 années consécutives par le journal Newsweek. (...)

Ce n'est que depuis la fin octobre 2013 qu'il s'est lancé dans la photographie en tant que professionnel. La photo le passionnait déjà depuis longtemps : 2003. Il a acheté son premier Reflex en 2005.

Il a beaucoup appris auprès de Simon Wheatley, de l'agence Magnum.

 

En 2011, il a monté sa première exposition à la Grande Motte sur le thème de l'architecture.

 

 

Source: Externe

 

En 2013, il a présenté un de ses projets au Caire. Le déclic, le catalyseur de son projet actuel. Durant le mois de décembre, il prit des clichés, puis choisit de les présenter au festival Off de Perpignan.

Il me précise que sa biographie et son parcours sont plus détaillés sur son site.

Je lui demande pourquoi il s'est tourné vers la photographie. Est-ce qu'il a toujours voulu faire ça ? Est-ce une photo en particulier qui l'aurait poussé à prendre des clichés ?

Guilhem ne sait pas. Il y réfléchit encore.

Et d'ailleurs, pourquoi saurait-il ? À mesure de mes interviews, je me rends compte qu'il n'y a pas d'artistes « nés », de génies talentueux comme ils sont dépeints dans les livres de philo. On ne naît pas artiste, poète, artisan, ou tout autre adjectif/substantif qui vous conviendra. On le devient.

J'entends partout dire « vous, les poètes, les artistes ». Toutefois, un poète, dans la réalité, c'est quelqu'un comme tout le monde. Le matin, il avale son bol de nesquick, avant de filer au boulot. Peut-être même qu'il enfile ses chaussettes à l'envers. Il est comme tout le monde, mais il a un regard singulièrement différent.

Je m'intéresse donc au regard de ce photographe et en particulier à son inspiration, ses inspirations.

Pour Le Caire, il affirme qu'il voulait tout simplement donner une autre vision que celle des médias. Il évoque la pollution. « L’Égypte n'est pas Le Caire et Le Caire n'est pas l’Égypte ». Il me confesse qu'il est ignorant de tout ce qui a trait à l'art en dehors des grands classiques. Il en sait peu sur l'Histoire de l'Art et qu'il ne connaît rien de l'Art. "En revanche je suis un passionné d'Histoire, j'en suis dingue!"

Je lui ai demandé pourquoi faire un portrait des égyptiens, pourquoi pas des Tunisiens, par exemple ? "Tout simplement parce que vogue au grès des rencontres que je fais et des opportunités qui se présentent. Il n'y a rien de vraiment programmé en vérité..." A-t-il commenté a posteriori.

C'est Durant le festival de la photographie de Meknès, qu'il a rencontré les égyptiens et pu apprécier la situation politique de l’Égypte.

 

Source: Externe

 

Alors que nous sommes en pleine discussion, une femme âgée l'interpelle :

« Mais il n'y a pas de femmes ! »

Bonjour, madame. Guilhem ne semble pas troublé, et répond : « Il aurait fallu que je sois une femme pour voir l'envers du décor ». Elle enchaîne « Les femmes, vous ne les photographiez pas ! », puis s'en va. Merci, au revoir.

A posteriori, j'ai interrogé Guilhem sur ce qu'il pensait du statut de la Femme au Caire. Personnellement, je me considère comme féministe. J'aimerai que les femmes soient plus reconnues, notamment dans les livres d'Histoire. Néanmoins, tant que les universitaires et les personnes qui font les programmes scolaires ne se sortiront pas les doigts des trous de nez, je pense que nous n'aurons pas un véritable aperçu de l'Histoire. L'Histoire, celle qui prend en considération les êtres humains, quelque soit leur sexe, leur religion, la couleur de leur peau ou leur nombre de grains de beauté. Pour reprendre une phrase caricaturale de Stéphane Bak :« Le seul noir qu'il y a dans mon livre d'Histoire il est en slip et il se fait fouetter » 

Si vous avez déjà lu des manuels scolaires qui datent un peu, vous avez pu remarquer que, dans quelques uns, les femmes sont beaucoup plus présentes qu'à notre époque. De nos jours, mises à part Marie de France, Me de La Fayette, Olympe de Gouges, Jane Austen, George Sand, Colette, Simone Weil et Simone de Beauvoir, les Femmes ne sont que très peu citées. Genre les Femmes artistes, politiques ou philosophes, ça existe pas. Ou alors, elles ne sont pas nombreuses. Elles ont nécessairement existé, mais personne n'en a parlé.

 

Source: Externe

 

Donc, comme cette question est importante à mes yeux, je la lui ai posée. Que pense Guilhem du statut de la Femme dans cette société ?

Il m'a répondu :

"Pour ce qui est de ta question, c'est délicat d'y répondre. On peut dire que je m’intéresse beaucoup à la place de la femme dans les sociétés arabes.

Donc la question est très complexe.

 

Dans les faits, la société égyptienne, plus que les autres sociétés arabes, est divisée entre les hommes d'un coté, et les femmes de l'autre.

 

On verra rarement une femme dans un café ou avec des hommes. Seuls les couples se promènent ensemble dans les rues. Les femmes sont la plupart du temps voilées et il leur est très mal vu de fumer par exemple. (ndrl : comme les femmes européennes dans les années 50)

 

Plus on va dans des milieux sociaux défavorisés, plus les femmes sont voilées et restent à la maison. Au contraire, dans la bourgeoisie et l'aristocratie égyptienne les femmes fréquentent des hommes, ne sont pas voilées, fument en public, etc. Cela va avec l'éducation. Plus les femmes sont éduquées et moins elles mettent le voile, ou plus elles sont en contact avec le monde (particulièrement dans le monde artistique) et plus elles assument et vivent à l'occidental. Traditionnellement les femmes ne profitent pas de l'héritage de leurs parents (en terme de terres notamment), et cela les poussent à poursuivre leurs études là où les garçons (les ainés surtout) les arrêtent plus tôt pour reprendre la suite des exploitations agricoles. Ce qui fait que maintenant j'ai l'impression que les femmes arabes sont plus éduquées que les hommes, ce qui va forcément poser "problème" à l'avenir.

 

La vraie question derrière tout cela est donc : les hommes imposent-ils ce schéma aux femmes? Au départ je le pensais, mais en fait ma connaissance de la condition féminine au Maroc a fait évolué ma pensée: ce sont les femmes elles-mêmes qui imposent cela aux autres femmes et ça commence par les mères vis à vis de leurs filles. Mais je nuancerais quand même en disant que ce n'est pas systématique mais que ça arrive bien souvent.

 

Dans les faits, en Égypte, une femme qui se promène seule dans la rue du Caire ne se verra pas tant que ça agressée par les hommes. Par contre elle attirera tous les regards haineux des autres femmes.

 

Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'une femme se fera 1000 fois plus harcelée / agressée Bd Sebastopol à Bruxelles que dans les rues du Caire."

 

Source: Externe

Ce débat reste ouvert et il ne sera jamais facile de répondre à cette question. Cependant, je pense qu'il a en partie raison. Celles et ceux qui veulent être conditionnés dans des règles imposent un carcan aux autres. Hommes ou Femmes.

Nous revenons ensuite sur ses inspirations. Il réfléchit puis me déclare que Simon Wheatley, et son travail « Don't call me urban », a eu de l'influence sur son travail. Il lui a expliqué la photographie, non comme un vendeur chez FNAC, mais comme un passionné.

Il m'affirme aussi qu'il arrive à concilier passion et vie privée. « Il le faut ».

Il avoue aussi lire un livre sur l'Histoire de l'Art actuellement. Il n'a aucune formation artistique, il se cultive a posteriori. Il a aussi découvert « les règles sur le tas ». Guilhem a essayé de les mettre en pratique, mais il préfère se fier à son instinct plus qu'à la théorie.

Il n'applique pas de technique spécifique. Il est surtout descendu dans les focales : du 300, puis 200, du 100. Après son exposition sur l'architecture (de la Grande Motte), il est passé au 50, à 35 et utilise maintenant du 28 mm. « Je prends des focales plus petites pour me rapprocher des gens ». Il fait peu de retraitements. Les cadrages originaux restent majoritaires. Certaines photographies sont vieillies, comme prises avec un argentic.

Maintenant que notre entretien fort intéressant a abouti, je m'intéresse à ses préférences. Je lui demande quels sont ses livres de chevet. Barjavel, La nuit des temps. Il y a aussi Amin Maalouf, et Gilbert Sinoué.

Comme Guilhem est un voyageur, je l'interroge. Quel voyage a-t-il préféré ? Il n'en a pas. Cependant, le plus inattendu fut pour lui l'Afrique du Sud. « C'est pas l'Afrique, c'est l'Europe ».

Enfin, si vous conviez Guilhem à dîner, sachez que son plat préféré est le Tajine (le vrai, hein, pas celui pour les touristes avec les raisins secs dedans), ou invitez le à l'Aubrac, rue Marbeuf à Paris. Sinon, vous pourrez toujours l'emmener au Signature, en Afrique du Sud, Rivonia street.

Son site : http://artetic.net/

Son exposition sur le site officiel du visa off (aussi en ligne sur son site) : http://www.festivaloff.com/Les-collections-2014/Place-Tahrir-la-revolution-normale-Guilhem-Ribart

 

8 septembre 2014

Entretien avec Xavier Seignot

 

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Xavier Seignot, enfin je rencontre celui dont je regardais les vidéos !

Ce professeur de français qui a toujours voulu être professeur, m'a donné rendez-vous au Mc Donald de Saint-Quentin en Yvelines. Je vous pose le cadre : ce restaurant -Que Cyril Lignac me pardonne pour cette appellation- se trouve dans un centre commercial de banlieue parisienne classique. Une espèce de masse blanche qui abrite en son sein un cinéma ; plusieurs restaurants et boutiques. LE PARADIS de la consommation, le temple de la sacro-sainte religion de notre société, quoi.

Je retrouve Xavier et Claire, sa charmante petite amie, dans le gastronomique américain. Deux cafés et un menu plus tard -Xavier avait faim-, nous commençons à discuter.

J'interroge Xavier sur son parcours scolaire. Il m'avoue qu'il a toujours travaillé de façon autonome, et qu'il a redoublé deux fois au collège. Déçu par ce système, il a réussi son bac STT, puis entamé une licence de Lettres en 2006, qu'il a quittée en 2007 (comme je le comprends). C'est à cette époque que ses projets photographiques et littéraires ont germé dans son esprit. Par ailleurs, il a travaillé quatre ans à Boulanger (la chaîne de magasins, hein?) à mi-temps dans le rayon des appareils photos. C'est ainsi qu'il est devenu formateur, puis prof de photographie à l'université de Versailles St-Quentin et Vélizy entre 2010 et 2013. Finalement, il termine sa licence de Lettres en 2012, mais est refusé dans le master SESSIM qu'il convoitait. Pas de passage par la case MASTER, donc, ce qui lui a donné l'occasion de se pencher et d'épancher ses projets.

Il a décroché un boulot d'assistant d'éducation dans un lycée, puis, réalisé un film dans le cadre d'un projet pédagogique. Ensuite ? Il a passé un entretien interne avec le rectorat -comme quoi, le concours pour être prof c'est nul et ça sert à rien-, écrit trois livres, réalisé un long métrage, entre autres choses...Et il est devenu professeur de français.

Il dit que son parcours n'est pas linéaire et qu'il a toujours été tiraillé entre un métier fixe et ses projets. Il avait toujours voulu pouvoir concilier sa passion et sa profession.

De lui-même, il se définit comme un « artisan ». Ah ! Ça ferait tellement plaisir à ma prof de philo de terminale d'entendre ça...(Me Faraud, si vous me lisez). Le bon vieux débat artiste/artisan durant lequel des milliers de personnes s'arrachent les cheveux à essayer de savoir lequel engendre quoi, n'est pas lancé par Xavier. Je pense, à cet instant, qu'il a en partie raison. L'artiste est un artisan, c'est probablement le regard des autres qui fait de lui bien autre chose...D'ailleurs, s'il se pense « artisan », alors comment définit-il ce qu'il fait ?

Xavier réfléchit. « Ce que je réalise est une expression de mon moi intérieur sous forme d'une histoire, ma vision du monde sans Morale. Les gens l'interprètent. Elles sont personnelles et universelles. Lire est une dénonciation de la réalité, vivre une autre réalité qui devient vraie. Cela permet aux gens de s'évader et de rêver. C'est très personnel. Je prends de la distance avec les personnages. »

 

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Et juste après ça, je me dis que, décidément, il faudrait que des professeurs de français écoutent plus ce que les écrivains pensent que ce que le corps professoral interprète de ce qu'ils écrivent. Mais moi, je dis ça, je dis rien.

« J'ai envie de toucher les lecteurs ». Il veut leur faire passer un bon moment, pouvoir leur montrer quelque chose sans donner la réflexion. De l'implicite. Parce que, dans la vie, ajoute-il, il n'y a pas de panneau indicateur et clignotant qui vous dit « Regarde cette femme qui se fait taper par son mari, c'est pas bien ! ». La scène qu'on lit, elle donne une réalité à réfléchir, comme dans ses romans Tentation et Au jour le jour.

Je lui demande donc quelles sont ses inspirations. « Les musiques, les films, les livres que j'aimais. Des fois trop au détriment d'un style personnel entre 15 et 20 ans ». En fait, Xavier n'a pas vraiment d'influences à présent, ça dépend du moment où il écrit. Il construit ses histoires autour d'un thème, comme Creatio qu'il a bâti autour d'un Dieu. La littérature l'inspire peu. Le Horla de Maupassant pour la mise en scène, ou quelques romans afro-américains dont ceux de Richard White, que je ne connais pas du tout.

Précisément à cet instant , et alors que je suis en M1, je me sens profondément inculte. Oups.

Ce qu'aime Xavier, ce sont aussi ces auteurs qui expriment beaucoup en peu de mots. Il est à la recherche d'un langage plus brut.

Je lui demande quelles sont ses techniques.

Il est adepte du « chaos organisé ». Ok. Si vous êtes déjà rentré(e) dans la chambre de ma sœur, vous pourrez saisir le concept. Sinon, eh bien, il suffit de vous représenter une pièce avec un lit, des fringues partout sur le sol, sales, propres, mi-sales, mi-propres, une brosse à dents sur une étagère qu'on sait pas trop ce qu'elle fait là, et des stylos et des cahiers un peu n'importe où sauf dans le sac de cours dans lesquels ils devraient être. Voilà. Et pourtant, cet espace est organisé. A sa façon, soit, mais organisé quand même. Si vous demandez à ce genre de personne où est tel objet ou tel autre, elle est capable de vous répondre dans l'instant. C'est pareil dans le cerveau de Xavier.

Les images et les idées sont mêlées entre elles dans sa petite tête, et du coup, il a du mal à les exprimer toutes ensemble. « C'est ordonné, mais je me force en les écrivant sur le papier ». Il est plus organisé pour les films, qui, de part leur exigence de direction l'ont forcé à s'améliorer dans le domaine. « J'ai tout en tête. »

Il revient sur ses romans. Selon lui, la mise en scène fait le roman. Dans le but d'accrocher, faire réfléchir. Il met en scène. C'est ce qui permet de donner du rythme : action, pause, coupure...Il conçoit ses romans comme ses films, et sûrement, ses films comme ses romans. Il insiste sur l'importance de la mise en scène. C'est ce qui fait toute la différence.

Quant à ses projets futurs, il corrige actuellement Pandore, la suite de Creatio. Il prépare un deuxième film qui aura un budget, qui traitera de la justice sociale. Parce qu'au fond, qu'est-ce que la Justice ? Quelles sont ses limites ? Qui la fait ? (Me Faraud, si vous me lisez).

Et avec tout ça, il arrive à concilier passion et vie privée ?

Ses yeux se posent sur Claire. « J'ai une copine assez ouverte ». Puis, il enchaîne : « il faut de la rigueur ». Il écrit le matin, il a cours l'après-midi. La rigueur d'écrire à heure fixe lui permet de s'organiser. Il est parfois tellement obnubilé qu'il ne s'en rend pas compte. Il avoue être animé par la peur de pas pouvoir finir ses projets. Pourtant, il n'aime pas ne rien faire. Mais, ça va, il a des journées bien remplies. Tu m'étonnes.

« Au pire, il y a les jeux vidéos ». Il a un petit côté « geek », comme il le confesse.

Comme il a presque finit ses frites, je le pause face à un dilemme cornélien, qui déchire, dans le monde, des milliers de jeunes. Alors, Quick ou Mc Do ? Aucun des deux. Plutôt KFC à choisir.

Et ton livre de chevet actuel ? Il n'en a pas. Il ne lit que par période.

Et ton plat préféré alors ? Sashimi saumon avec sauce soja salé. Un classique.

Et ton restaurant préféré ? Un japonais sur Paris, dont il ne se souvient plus du nom. La première syllabe est « Ma.. ». Je vous laisse jouer au pendu pour tenter de trouver la suite.

Cela fait bientôt une heure et demie que nous parlons.

Comme j'ai mal à la main à force d'écrire sur mon cahier premier prix auchan, je propose de conclure cet entretien enrichissant. Je lui demande quelques conseils quant à la lecture de ses romans.

« Au jour le jour est tout public. Pour accrocher le public du collège. C'est peut-être celui pour tout le monde. »

« Créatio a été écrit il y a plus de dix ans. Le style est plus jeune. »

Il me recommande de commencer par Tentation. « Le retour des lecteurs est positif ».

Je l'ai terminé avant la rentrée...la suite à la prochaine critique !

 

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19 juillet 2014

Interview de Julien Guellerin

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Julien Guellerin est un acteur révélé par la web-série NOOB. Il incarne Omega Zell, pseudonyme sous lequel se cache Morgan Lavande, un joueur de MMORPG (jeu de rôle en ligne). Son personnage, un assassin de niveau 9, appartient à la guilde Noob, considérée comme la pire guilde du serveur Horizon 1.00. Pourtant, Omega Zell n'a qu'un seul objectif : atteindre le niveau 100 et rejoindre la guilde Justice. Morgane Lavande, alias Omega Zell est, par ailleurs, un journaliste machiste travaillant pour la chaîne Féminine TV. 

Comme son personnage, Julien Guellerin a suivi des études de journalisme, mais il est surtout acteur et chargé de communication et d'Editions chez Olydri, le studio qui a produit NOOB. Une trilogie est actuellement en préparation et sortira pour la première fois sur grand écran à l'horizon de janvier 2015. 

 

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I-L'Artiste

A Quel âge avez-vous commencé vos activités?


A l'âge de 17 ans.


Quelles ont été vos influences et quelles sont-elles aujourd'hui?


Les mangas (Saint Seiya, Dragon Ball Z...), les jeux vidéos (Final Fantasy 7, Devil May Cry...) et le cinéma (Matrix, Seigneur des anneaux...)

 

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Quelles difficultés rencontrez-vous lors des tournages?


Mis à part celles liées au temps : pluie, forte chaleur... Aucune.

 

Quel a été votre meilleur souvenir lors du précédent tournage?


Le tournage du bateau en Normandie (scène de la trilogie), scène horrible à vivre mais la plus marrante aussi. Sinon l'épisode IRL chez Marcus.

 

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Quel célèbre personnage aimeriez vous interpréter?


Iron Man dans le prochain Avengers ou Néo dans une suite de Matrix.

 

Quels sont vos projets?


Terminer Noob sur une trilogie réussie et faire partie du casting de Néogicia.

 

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II-L'homme

 

Comment concilier passion et vie privée?


Cela demande une organisation optimale, et je trouve que j'ai de la chance car ma compagne fait également partie du staff de NOOB.

 

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Quel a été votre parcours professionnel?


J'ai un BAC + 5 en journalisme, mais je n'ai que très peu exercé. J'ai travaillé 3 ans dans l'aéronautique. Je suis actuellement chargé de communication et d'Editions chez Olydri.


Quel est votre film préféré?


Forest Gump


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Quel est votre livre de chevet?

 

Une pile de Mangas , j'ai plusieurs séries en cours (Toriko, Belzeebub, Assassination Classroom...)

 

Quel est votre plat préféré?


Les Barbecue Ribs


Quel est votre restaurant préféré?


Le Yamato sur Aix en Provence

 

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La page facebook de Julien Guellerin : https://www.facebook.com/omegazell83?fref=ts

NOOB TV : http://noob-tv.com/

Le site internet d'Olydri : http://olydri.com/

Olydri sur youtube : https://www.youtube.com/user/Funglisoft

 

7 mai 2014

Interview de Tsilla

 

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Tsilla est née le 21 mars 1962 à Marseille. Artiste polyvalente qui travaille avec différents matériaux mais principalement la peinture et les tissus...Son style est coloré, fantaisiste et personnel. Ses principales influences sont Klimt et Hundertwasser, mais ses tableaux sont aussi beaucoup hantés par l'esprit de Vian, Gainsbourg et de la musique pop-rock. Voici un portrait de cette artiste éclectique.

(PS : C'est en cherchant sur facebook une autre Tsilla, que Tsilla m'a contactée...Les hasards de la vie sont décidément riches de surprises!)

 

I-L'Artiste

 

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  1. A Quel âge avez-vous commencé vos activités?

 

Dès que j'ai pu tenir en mains crayons et feutres.. 4 ans ??

Déjà très attirée par les couleurs et le contraste..

Vers 6 ans, j'aimais aussi "fabriquer" des personnages... en papier ou en coquillages, ou en n'importe quoi qui me tombait sous la main...

Je peignais aussi les coquilles d'oeufs... j'en faisais des têtes de toute la famille...

J'étais aussi la préposée aux salades composées (quand on avait des invités) et à la déco de table... car j'en faisais "des oeuvres d'art"..(disaient-ils)

 

  1. Quelles ont été vos influences et quelles sont-elles aujourd'hui?

 

Je dessinais beaucoup de visages... et des kilomètres d'arabesques sur mes cahiers d'école.. beaucoup de noir et de blanc longtemps.. mais j'étais attirée par tout ce qui "claquait" en couleur..!!

 

Lorsque je me suis interessée aux peintres, j'ai adoré mes 3 K (comme je les appelais) , c'est-à-dire Klimt, Klee et Kandinsky.. ainsi que Hundertwasser et quelques autres... mais Klimt reste mon favori...

 

Aujourd'hui, j'adore l'Art Insolite ou Singulier.. il y a des milliers de talents... des farandoles de formes et de couleurs... des artistes libérés de tout carcan "d'art classique".. c'est souvent gai et profond en même temps.. et souvent de la pure expression, de l'émotion avant meme que d'etre "esthétique"..

 

Huile - une amie et sa fille - inspiré de Klimt

 

  1. Sur quels supports et avec quels outils aimez-vous travailler et quelle est votre technique de prédilection?

 

J'aime beaucoup changer de supports.. et c'est très cyclique.

Je plonge dans un univers et l'explore.. jusqu'à ce que j'en découvre un autre..!!

 

J'ai commencé très tot par le noir et blanc au crayon noir, fusain et encre..

Puis j'ai "osé" la couleur.. pastels secs et gras, peinture sur soie, sur verre, peinture acrylique et huile..

 

J'ai eu aussi une "période sculpture" (argile) représentant surtout des femmes..

 

Puis j'ai "plongé" dans les tissus (... je n'en suis toujours pas sortie !).

J'ai confectionné de nombreuses "lirettes" (tapis faits avec des tissus de récupération, dans le meme esprit que le patchwork); ainsi que des sacs en patchwork.

J'ai travaillé la laine aussi ( petits échantillons de laine récupérés çà et là) toujours dans l'esprit "couleurs et variations"..

 

A suivi la confection de poupées, toujours en tissus de récupération...

Je me suis amusée aussi à faire des poupées à l'image des personnes qui me les commandaient..!!

 

Ces derniers temps, je crée surtout des tableaux où je mélange plusieurs "techniques".. peinture, dessin et collages de tissus...entre autres..

 

 

  1. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’élaboration de vos œuvres ? 

 

Je n'ai pas fait les "Beaux Arts" malheureusement et heureusement.. je m'explique...

 

Malheureusement, car je manque cruellement de "réelle technique" (meme si j'en ai tout de meme acquises quelques unes ..) et je peux rester bloquée sur un détail (que je trouve mal fait ) pendant de longues périodes (??!)... alors qu'avec une technique efficace, 10 mn m'auraient peut-etre suffi..!!?

 

Heureusement... car cela m'a certainement évité un certain "formatage".. en effet, lorsque l'on apprend rigoureusement une technique, il est difficile d'aller en chercher une autre.. et je me sers donc du système D , qui peut avoir certains côtés maladroits, mais qui ouvre aussi une large "palette" de choix et de fantaisie..

 

 

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  1. Quels sujets aimez-vous traiter?

 

Mes sujets de prédilection restent les femmes, les visages, les yeux... les détails.. un détail est une petite "fracture" de quelque chose.. ou plutôt un fragment.. un "morceau"

D'ailleurs, dans mes confections en tissus, j'utilise beaucoup le patchwork et les lanières.. des "morceaux" de tissus.. en somme..!

 

Ensuite, j'aime beaucoup l'humour.. noir.. et cela peut se ressentir dans ce que je fais (comme dans ma relation aux autres d'ailleurs..)

 

  1. Quels sont vos projets?

 

Je vis l'instant présent.. et vogue là où le vent de la vie me mène..

Je n'ai jamais été très douée pour les projets.. qu'ils soient artistiques ou dans ma vie personnelle.. mais je suis attentive à ce qui se présente et enthousiaste pour tout nouveau projet..

 

En Décembre dernier, un livre devait être publié en hommage aux Rita Mitsouko, écrit par Fabrice Chichin (le frère de Fred) et illustré par des artistes d'art singulier dont je faisais partie.. ( malheureusement, la publication a dû être reportée...)

 

En ce moment, à court terme, j'ai une expo d'Art Insolite prévue, à Authon du Perche (près du Mans), début Juin (du 7 au 9).. Ce sera un joyeux festival de 3 jours, où sont aussi prévus du "Street' Art" (en direct live !), des soirées masques et musique (rock)...bref, un joli programme de réjouissances.. et nous espérons accueillir beaucoup de monde..!!

 

 

II-La Femme

 

 

Sheina et Zeppeline

 



1) Comment concilier passion et vie privée?

 

Ce n'est pas un problème.. ma passion fait intégralement partie de ma vie privée..

En fait, ma passion EST ma vie privée.. d'ailleurs, je mets de l'Art un peu partout dans ma vie.. dans ma maison, dans mes relations avec les autres, et meme dans ma vie professionnelle parfois..!!

 

  1. Quel a été votre parcours professionnel?

 

 

J'ai arreté mes études (d'infirmière.. je voulais voyager et travailler en meme temps !!) , pour me consacrer à l'art.. mais je ne voyais pas çà comme une "profession".. c'est-à-dire se faire connaitre, prospecter des galeries, des expos, etc.. bref vendre..!!

La création oui... vendre ? C'est un autre métier..!

 

Donc finalement, mes études d'infirmières (même "écourtées") m'ont permises d'assurer (approximativement) le coté alimentaire.. (sans les voyages !!).

Et c'est toujours le cas actuellement..

 

Mon intérêt (ma passion) reste dans la création, la découverte, le cheminement.. et c'est vrai que j'accorde (trop?) peu de temps à la vente.. malgré que ce soit aussi un moment d'échange souvent interessant..!

 

Heureusement, les gens s'interessent et apprécient ce que je fais et c'est souvent grace à eux qu'on me propose d'exposer mes oeuvres..

Les couleurs et la chaleur de mes créations génèrent un enthousiasme assez gratifiant et plutot encourageant..!

 

 

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  1. Quel est votre film préféré?

 

Sans hésitation... "Harold et Maud" le film américain.. (pas la pièce)

 

Il commence à se faire vieux.. mais ça m'arrivait de le regarder en boucle !!

C'est un film gai et profond en meme temps.. une superbe musique de Cat Stevens..Il est bourré d'une multitude de messages positifs et doublé d'un humour noir à couper au couteau.. Bref, tout ce que j'aime.. ( ingrédients et recette parfaite ) .. un vrai petit chef-d'oeuvre !!

 

  1. Quel est votre livre de chevet?

 

J'adore lire.. du moins j'adorais ( je trouve moins de temps aujourd'hui).

J'ai aimé beaucoup de livres, beaucoup d'auteurs (Steinbeck, Vian, Sartre, Barjavel, Lobsang Rampa et pleins d'autres..) et beaucoup de thèmes...

Ces derniers temps, je lis surtout des livres-récits, des témoignages..

Mais pour le rêve et l'imagination.. comme livre de chevet, je dirais "le matin des magiciens" de Louis Pauwels et Jacques Bergier.

 

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  1. Quel est votre plat préféré?

 

Un bon gros gateau à la crême.. et tout ce qui est mauvais pour la santé et les régimes.. (sauf la viande, je suis végétarienne.. et comme il se dit si bien ... : "les animaux sont mes amis, et je ne mange pas mes amis..")

 

  1. Quel est votre restaurant préféré?

 

Restaurant Pakistanais, égyptien, oriental en fait..

 

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Lien vers son blog : http://tsillalala.blogspot.fr/

Lien vers son facebook : https://www.facebook.com/tsilla.lalali

Lien vers notre interview croisée : https://www.facebook.com/notes/tsilla-etcetera/interview-crois%C3%A9e-tsilla-etcetera-tsilla-aumigny/10202341207432057 et http://tsillalala.blogspot.fr/2014/05/interview.html

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19 septembre 2013

Interview de Mariposa

Mariposa est photographe professionnelle. 

 

A quel âge avez-vous commencé votre activité?

je suis officiellement photographe professionnelle depuis le 1/10/10 c'est-à-dire depuis mes 30ans! Mais j'ai longtemps travaillé pour les autres.

Comment concilier passion et vie privée?

Je dirai que tout est une question d'organisation. Je tiens à jour mon calendrier de façon très rigoureuse et je m'en sors!

Comment définiriez-vous votre style et s’est-il transformé au fil du temps ?

Je dirai que mon style est simple et unique à chaque reportage. J'essai de capter toutes les émotions et les retranscrire sur mes photos. Je prends beaucoup de photos volées. Je suis très proches de mes modèles afin de m'adapter à leur style et leur goût tout en les sublimant de ma touche personnelle! Et bien sur que mon style s'affine au fil du temps et heureusement si non je m'ennuierai! Je continue à apprendre!

 Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’élaboration de vos oeuvres?

j'aimerai avoir plus de connaissance dans mes outils photo et notamment photoshop afin de booster ma créativité.

 Quels sont vos projets ?

prochain projet...mon reportage de mariage du 28 septembre à Ille sur têt.

Quel est votre livre de chevet ? 

mon livre de chevet, la 2ème saison des Tribulations de Stephy J bien sûr!

Dans l’histoire de l’humanité, quels sont les personnages que vous ont le plus marqué(e)? 

Doisneau, Cartier Bresson...

Quels artistes vous touchent le plus?

Je suis une fan, LA FAN de M. Mathieu Chedid que je rêve de photographier.

Selon vous, quelle est l’image de la femme en ce 21° ?

une femme courageuse et audacieuse!

Quel est votre plat préféré? 

mon plat préféré...La ratatouille

Quel est votre restaurant préféré?

mon resto préféré sans réfléchir "Le figuier" à Perpigan

son site : http://www.marielisemodat.fr/expo/expositions.html

 

23 août 2013

Interview de Judith Profil

Ma photo

 

Biographie : 

1.Biographie 
Bercée par les chants de maloya traditionnels, sacrés ou profane de Danyel Waro ou du Rwa Kaf, puis de Bob Marley, j’ écris depuis l’âge de six ans. Des exercices 
d’écritures alphabétiques tout simples, jusqu’au journal intime, je découvre la poésie créole au lycée, intriguée par les textes de Francky Lauret et la poésie de Patrice Threutard, poètes de renom réunionnais. Ainsi l’oralité, la musique, et l’écriture sont pour moi comme l’eau, l’air et la terre, juste complémentaires. 

Je se mets à écrire des textes poétiques en créole à l’âge de dix sept ans, et trouve un 
sentiment de libération dans l’écriture. Passionnée de littérature française, mes premières tentatives d’écriture en français se sont soldées par maints échecs. La libération que procure le créole, me mènera à me produire dans différents kabar fonnkèr où je parviens à partager mes émotions et mes textes. 
Mon envie d’écrire, et de dire mes sentiments sur ma condition de jeune femme noire 
Réunionnaise me pousse à écrire Séga Bondyé Galé, mon premier livre qui en somme vise une tentative de reconstruction de l’imaginaire réunionnais où la réalité de nos vies réunionnaise est sublimée. 
En effet, j’ai a une conception décomplexée de l’écriture, qui selon moi doit être avant tout un média et non une fin en soi. Le texte crée est un tout autonome, parole, musique, chant et doit même se confondre au sentiment dans lequel il a été engendré. 
C’est pour cette raison je donne vie, dans un spectacle intitulé Séga Bondyé Galé, aboutissement du livre, à un personnage clé Kalathoumi ,prêtresse poétique qui met en forme et chante ses sentiments, accompagnée d’un instrument magique la mbira qui lui permet de sublimer la réalité pour pénétrer dans un univers onirique. 
C’est uniquement à ce moment là qu’elle entre en contact avec la nature et en particulier sa propre nature humaine. 
A vingt cinq ans, je suis une jeune femme bouillonnante de créativité et est fière et heureuse de pouvoir présenter ses réflexions dans son premier 
ouvrage Séga Bondyé Galé. 

Interview :

1. A quel âge avez-vous ressenti le besoin d'écrire ?

J'ai ressenti le besoin d'écrire après avoir appris l'alphabet. C'était un besoin instinctif pour moi, de formuler des mots et de les écrire sur du papier. 

2. Quels ont été vos premières sources d'inspiration ?

Je me rappelle d'un sentier que je prenais pour aller à l'école, où je traversais un endroit pleins de lianes. Et sur ces lianes, des petites coccinelles traçaient leurs chemin;  Peut être que ce sont elles les coccinelles, qui m'ont fait rêver et c'est  grâce à elle que je me suis évadée dans ce monde magique...

3. Comment conciliez-vous votre passion et votre vie de femme?

Je me suis aussi posée cette question. Et je l'ai résolue en ne me la posant plus. J'aime écrire, rêver.  J'ai décidé de vivre pleinement ma vie de femme artiste en étant tout simplement moi même, tout le temps. 
  Être vraie, honnête avec moi même et mon entourage me rapproche de ma recherche artistique.

4. Selon vous, quelle est l'image de la femme en ce 21° siècle ?

J'ai en tête deux femmes d'exception. La première est ma grand mère. Et la deuxième est ma mère. Ce sont deux femmes travailleuses, dignes et fières d'elles. Ce sont mes modèles.  En ce 21 eme siècle, je cultive cette image.

La femme en ce 21 eme siècle est toujours pour moi celle qui travaille, celle qui rassemble. Mais elle est selon moi trop seule à l'ouvrage, affaiblie par la pression de la société qui veut qu'elle soit parfaite ( au travail, en tant que mère, en tant que femme). 
Il y a trop de pression sur la femme si bien, qu'en voulant être parfaite, elle s'use et se perd.
La femme du 21eme siècle est néanmoins pleine de ressources. Elle a une force peu commune, c'est la puissance de l'amour. C'est avec l'amour que les femmes font tenir la société. Car sans sans l'amour et sans les femmes ce serait le chaos, dans ce 21eme siècle décadent. 

5. Partagez-vous avec vos proches ce que vous écrivez ?

J'ai partagé mes premiers écrits en créole avec mes proches. Et plus le temps passe, et plus, je deviens timide. je partage de moins en moins ce que j'écris.


6. Comment définiriez-vous votre style et s'est-il transformé au fil du temps ?

Je n'arrive pas à me définir un style. Je crois tout simplement que je pratique l'art de l'oralité.  En ce qui concerne mes écrits par contre; oui, je n'écris plus comme avant. D'abord, j'écris de façon moins spontanée, plus réfléchie. Je prend beaucoup de temps avant d'écrire un texte. 
Et depuis quelques temps, je suis plus inspirée par la puissance d'un mot, par ce qu'il évoque que par le simple sens de la phrase. C'est comme si se dessinait en moi, un rapport de plus en plus intime avec les mots;

7. Quels sont les éléments de vie qui ont induit vos choix littéraires (roman, essais etc.) ? 

Tout d'abord, c'est après une expérience professionnelle douloureuse que je me suis mise à écrire mon premier livre. Ça a été une période très difficile émotionnellement parlant. Et la seule manière de m'exprimer, de soigner ma souffrance était d'écrire des poèmes. C'était la forme qui m'allait le mieux, le vers libre .

Puis, j'ai souhaité aller plus loin dans cet univers poètique, alors , je me suis mise à écrire un roman. Lorsque j'ai commencé l'écriture de ce roman, je travaillais à mi temps. ce qui me permettais d'avoir des temps de réflexion, et d'oisiveté.

8. Quels sont actuellement vos sources d'inspiration ?

Je ne sais pas pourquoi, mais , cela fait un moment que tout ce qui sort de la terre m'intéresse. Et notamment, les insectes...
Mais je dois dire que j'écris sous une certaine pulsion. Lorsque je suis triste ou en colère. Ce sont mes émotions qui me guident. 
Ce sont eux qui décident où mes sources d'inspirations se nichent. 

9. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l'élaboration de vos ouvrages ?

Je rencontre beaucoup de difficultés. Elle revêtent un certain challenge qui au fond ne me déplait pas. D'abord, la première difficulté est la gestion du temps. 
Cela fait deux ans que j'ai entamé mon premier roman, et je peine à le terminer , car je suis sans cesse en train de changer la moindre tournure de phrase...Alors le temps de l'écriture se poursuit comme s'il n'avait pas de fin. 

Puis, quelque fois aussi, je manque de concentration et de rigueur dans mon travail d'écriture. Mais je crois que les choses se font peu à peu. Et je m'améliore avec le temps. 

10. Quelle lectrice êtes-vous ?

Je suis une grosse lectrice. Je lis de tout. J'aime bien les romans, les actes de colloques. Je suis comme un papillon qui butine les livres que j'ai à la maison. En fait , je lis un peu tout ce que je trouve...
 
11. Quels sont vos projets littéraires ?

Comme je vous l'ai dit, j'écris un livre en ce moment , un roman et un recueil de poèmes. 

12. Quels sont les acteurs que vous choisiriez pour interpréter vos personnages à qui confiriez-vous la réalisation ?

Je choisirai l'actrice réunionnaise Yaelle Trulès pour interpréter mon personnage principal Kala qui est déjà présente dans mon premier recueil de poèmes. Je confierai la réalisation à un ami Gaston Igounet, un réalisateur pour qui j'ai beaucoup d'admiration. 

13. Quel est votre livre de chevet ?

En ce moment, je lis un livre passionnant sur l'artiste plasticien Jackson Pollock qui  s'intitule « Jackson Pollock et le chamanisme ».

14. Dans l'histoire de l'humanité, quels sont les personnages que vous ont marqués ?

Les personnage qui m'ont marqués, ce sont mes ancêtres. Ils ont contribué à la valorisation du patrimoine matériel et immatériel qu'ils m'ont légués. Je leur remercie. 

15. Quels artistes vous touchent le plus ?

Nathalie Natiembé, Jim Fortuné sont des artistes réunionnais qui me touchent beaucoup par leur joi de vivre, leur générosité et leur sincérité. Nathalie Natiembé me touche d'autant plus par la force qu'elle transmet à son public lorsqu'elle est sur scène.

16. Quel est votre plat catalan préféré ?

Je ne connais pas la cuisine catalane, malheureusement!

17. Quel est votre restaurant préféré ?
 
J'aime beaucoup le Bistrot de la porte des lilas à saint Denis. C'est un restaurant où l'on mange des mets succulents!
23 août 2013

Interview de Stella Di Matteo

 



Présentation de La maison du Rock (extrait du blog de Stella Di Matteo) :

Stella Di Matteo a eu  le coup de foudre pour ce lieu.
Il a immédiatement représenté pour elle la “caverne d’Ali Baba” du  Jazz: un lieu unique à Liège, pour qui s’intéresse de près ou de loin au jazz. L’Histoire, la culture de cette musique,ses trésors, son actualité, contenus et aussi créés dans ses murs.
 La nuit suivante, Elvis Presley, de blanc vêtu, lui est apparue dans son sommeil et lui a dit ceci :
     « Ma chère Stella, une institution du même genre serait bienvenue pour le Rock … »
Le lendemain elle fonçait à la Maison du Jazz pour leur faire part de ce miracle.
Les responsables, très enthousiastes, se sont joints à l’Esprit du King et l’ont vivement encouragée à créer ce projet…
 
Ainsi, le 26 mai 2008 l’ASBL Maison du Rock est née.
A l’instar de la Maison du Jazz, le projet de Maison du Rock devrait permettre la conservation d’un patrimoine culturel unique, 
dont les traces matérielles, suite à l’évolution des supports, sont amenées à disparaître.
C'est à la Maison du Rock que tous les passionnés de cette musique (de sauvages) se retrouveront, consulteront des livres,
palperont du vinyl (mais oui ce sera possible d'en écouter aussi!), regarderont des documents vidéos d'une rareté sans précédent,
admireront des expositions, etc... etc...
Rien ne se louera, rien ne se vendra, tout se consultera sur place.Tous les moyens nécessaires sont mis en oeuvre pour que
la Maison du Rock trouve un nid assez grand pour accueillir tous ces passionnés.
Stella a voulu y ajouter un plus: allier les Arts Plastiques (Bande Dessinée, Illustration, Peinture, photographie, Sculpture,...)
au Rock, car ce sont deux univers étroitement liés. Depuis sa création, cette association a édité des cartes postales et
badges de soutien, soutenue pour ça par de nombreux et talentueux auteurs de Bandes dessinées, graphistes, illustrateurs,
peintres et photographes que vous pourrez découvrir en consultant les rubriques qui causent badges, cartes, affiches
et…Gazette du Rock…

Et en attendant d’avoir un lieu assez grand pour accueillir du public, nous sommes toujours en couveuse dans un local de la Zone ,
27 rue Méan, à Liège.

Interview :

1 -Avez-vous exercé d'autres professions, et quelles furent vos motivations qui vous ont conduit à vous lancer
dans votre activité actuelle ?
Oui j'ai travaillé dans différents domaines mais j'ai toujours été intéressée par la bande dessinée et l'illustration
2 -Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Les difficultés financières !
3 -Comment conciliez-vous votre travail et votre vie de femme ? Les journées sont longues.... mais souvent intéressantes et épaulées par mon conjoint
4 -Avez-vous eu des difficultés en tant que mère ? Non
5 -Vous a-t-on reproché vos engagements ? Non
6 - Quels sont les obstacles que l'on rencontre en tant qu'éditrice ? De nouveau le côté financier
7 -Quels ont été les moments d’intense bonheur ? Quand la Gazette du Rock sort de chez l'éditeur
8 - Quels savoir-faire nécessite votre métier ? D'être bien entourée, par des personnes intéressées par le projet
9 -Avez-vous un autre projet que vous souhaiteriez mettre en place ? La Maison du Rock (sorte de caverne d'Ali Baba pour la conservation du patrimoine rock..)
10 -Quelles sont vos passions ? La musique, la photo et la BD
11 -Quels styles d'auteurs publiez-vous et pourquoi ? Des auteurs de BD. La Gazette du Rock est un collectif
12 -Quelles oeuvres ont particulièrement retenu votre attention ces dernières années et Pourquoi ? Des BD d'éditeur indépendants, fanzines.. et Margerin !!
13 -Quel auteur vivant ou mort auriez-vous aimé découvrir et faire découvrir au public ? C'était Margerin et ça y est, on a réalisé une expo de lui chez nous à Liège (B)
14 -Quelle est, selon vous, l'image de la femme du XXI°s? Femme qui sait mené de front plusieurs choses (mais c'est comme toujours!)
15 -Ecrivez-vous vous-même ? Si oui, quelles sont vos sources d'inspiration? Non


le site : http://maisondurock.blogspot.fr/
23 août 2013

Présentation de Catherine Rabier

 

Catherine Rabier vit sur la Côte Vermeille. Après avoir écrit des nouvelles fantastiques pour des anthologies, elle a publié un roman fantastique, Collioure Trap, au Fleuve Noir en 1989 (réécrit et réédité en 2000 aux éditions de l'Agly). Au tournant du siècle, elle se consacre à l'écriture de nouvelles de littérature générale et de charme publiées en revues et en recueils (Presses Pocket, éditions Blanche, CCAS, Mare Nostrum éditions et BDPO).

  Agrégée de lettres classiques, elle soutient en 2006 une thèse de doctorat sur l'écrivain Jean Forton. Elle devient naturellement une spécialiste de cet écrivain bordelais de l'écurie Gallimard et lui consacre un site internet évolutif. Elle aborde également la traduction littéraire avec l'œuvre de l'écrivain anglais Brian Stableford, dont elle traduit La Muse égarée (Black Coat Press, collection « Rivière Blanche »).

   Actuellement, elle termine un roman et supervise la mise en édition numérique de ses nouvelles.

 

 

Romans :

- L’Appel de Collioure, éditions de l’Agly, 2000

- Collioure Trap, Fleuve Noir, 1989

  Nouvelles :

 

- « L’Amant d’Orient », Rêves de femmes, éditions Blanche, 2009, réédit. Pocket 2011.

- « La Femme sauvage », J. de femmes, éditions Blanche, 2008, réédit. Pocket, 2009.

- « Le Bibliophile », Noir Roussillon, éditions Mare Nostrum, avril 2007.

- « La Plage », CCASINFOS, n° 248/98, juillet-août 2004.

-« La Mort en rose », Contes et Récits Fantastiques, BDP 66, 2001.

- « C’est pas Las Vegas ! », (collab. avec F. Darnaudet), Lire en fête, BDP 66, 2000.

- « Le Cinq d’épées », Nouvelles Noires, Corps 9 éditions, 1989.

- « La Plante carnivore », Chats, femmes et autres machines cruelles, Corps 9 éditions, 1986.

 

Recueils numériques :

- Femmes fantasmes, Kindle/Amazon, 2012.

- Femmes sauvages, Kindle/Amazon, 2012.

- Des hommes, un port, Kindle/Amazon, 2012.

 

Poésie : « Ce qu’est ma vie... », Lire en poésie, BDP 66, 2002.

Traductions:

 

   - La Muse égarée de Brian M. Stableford, coll. « Rivière Blanche », Black Coat Press, 2011.

 

- « La perception, l'interprétation et les signes artistiques », traduction (revue par Joëlle Réthoré) de l’article en américain de Robert E. Innis, Sémiotique peircienne : état des lieux, actes du colloque international Canet-plage, 27-30/06/2001, Presses Universitaires de Perpignan, 2002, pp. 155-170.

 

Sur Jean Forton :

-  Postface de La Cendre aux yeux de Jean Forton, Le Dilettante, 2009.

- « Deux inédits de Jean Forton : pièces archéologiques ou chefs-d’œuvre ignorés ? »,Roman 20-50, n° 48, déc. 2009.

- « Les mécanismes de la revie littéraire. Jean Forton, revie ou survie ? », Roman 20-50, n° 44, déc. 2007.

- « L’Épingle du jeu de Jean Forton », disponible sur : http://www.bibliosurf.com, février 2007.

- Article « Jean Forton », disponible sur : http://fr.wikipedia.org, mai 2007.

- « À propos de la réception de l’œuvre de Jean Forton », Sémiotique peircienne : état des lieux, actes du colloque international Canet-plage, 27-30/06/2001, Presses Universitaires de Perpignan, 2002, pp. 141-154.

 

 

Site sur Forton : http://jeanforton-catherinerabier.jimdo.com/

 

 

Extrait de La Plage (nouvelle) :

 

Nous recevions des embruns. Victor cherchait des pièces dans la frange d’ordures apportée par les vagues sur le haut de la dune.

Autrefois, nous venions ici pour échapper au huis-clos de notre petit appartement dans notre petit village. La longue promenade rectiligne qui borde la mer sur quatre kilomètres nous faisait du bien à Victor et à moi, et même au sortir d’une dispute, nos mains ne pouvaient s’empêcher de se rejoindre au bout de quelques mètres. L’air et l’espace nous remplissaient, chassant notre rancœur.

Quand Ivan était bébé, nous avons poussé son landau, puis sa poussette sur ce même pavement bosselé. Son tricycle ensuite a buté dans les ornières, puis son premier vélo et son second...

Et toujours le couple finissait par se promener main dans la main. Une bouffée d’oxygène, ces pins, ces lauriers, ces gazons et ces palmiers, en enfilade. Le rejeton pouvait même être rejeté, sans culpabilité, hors de notre complicité.

Tout à l’heure, nous sommes juste sortis pour voir les vagues, épuisés, désorientés par des jours de lutte avec Ivan.

Puis je suis revenue seule sur le sable, pour écouter la mer : son mouvement se répercute en moi et j’ai l’impression qu’en bousculant mon atonie, elle va faire émerger quelque vérité sur moi, sur nous. Quelle chance de pouvoir à volonté venir s’asseoir ici ! Oui, j’ai de la chance, vraiment de la chance. Pourquoi est-ce que je ne m’en rends plus compte au bout d’un moment ?

Au repas, Victor a parlé d’une fille « agressive » qui lui avait fait la conversation d’une manière forcée. Il a, dit-il, à chaque fois laissé retomber la discussion. Ils étaient devant la porte d’un secrétariat de la fac d’économie : ils attendaient l’heure d’ouverture.

La secrétaire s’est d’abord occupée de la fille, puis quand elle en a eu fini, s’est adressée à Victor. La fille restait toujours. Il paraît même qu’elle s’est ingéniée à trouver une question « subsidiaire » – comme elle a dit. Victor se souvenait de tous les détails. Ce que moi, j’ai retenu, c’est le côté offensif de la fille et le commentaire final de Victor : « Je me suis tiré : elle ne me plaisait pas... »

Là, sur la plage, j’essaie d’imaginer... Si elle lui avait plu ? C’est tout de même incroyable, ces filles culottées ! Je me demande comment elles se sentent, de se retrouver plantées là, après avoir fait toutes ces avances. C’est humiliant !

Je n’aurais pas pu. Sans doute que je n’ai jamais compris les hommes.

De toute façon, à quoi bon se poser toutes ces questions sur les stratégies amoureuses ? Ma mère m’avait prévenue. Avec le temps, les hommes nous regardent de moins en moins. Encore que... Dans la rue, c’est sûr, mais les autres regards, ceux qui nous restent, sont plus profonds qu’avant. Sans doute des histoires sérieuses auraient pu s’amorcer, des histoires de la maturité. Mais comment échapper à la prison mentale et matérielle dans laquelle je suis enfermée depuis la naissance d’Ivan ? D’autres savent. Moi, non.

Enfermée au point de ne même plus sentir la poésie violente du spectacle que j’ai devant moi. Enfermée dans des réflexions qui tournent en rond sur des êtres qui m’obsèdent même quand ils ne sont pas à mes côtés. 

23 août 2013

Interview de Laurence Schaack

Laurence Schaack
 
Biographie : 
Auteur de romans adulte et jeunesse (J’ai lu, Bayard Jeunesse, Hachette) et de documentaires pour enfants (Atlas), Laurence Schaack a été journaliste pendant quinze ans.

Musicien rock (guitariste de Santa Cruz, Bruno Green, Holy Dust…), journaliste pigiste, auteur de plusieurs romans, Goulven Hamel est passionné par l’histoire des musiques amplifiées en général et par celle du rock en particulier.

Retrouvez-le sur son site ! http://www.myspace.com/theholydust
Interview :
 
1. A quel ‚ge avez-vous ressenti le besoin d'écrire ?
Depuis que j’ai éprouvé le besoin de gagner ma vie. Il se trouve qu’écrire, c’est ce que je fais de mieux, jusqu’à présent. J’ai toujours travaillé en relation avec l’écriture : journalisme, documentaires, fictions…
 
 
2. Quels ont été vos premiËres sources d'inspiration?
 
Ah l’influence ! C’est une chose compliquée, non ? J’ai l’impression que ça a commencé au berceau et que je baigne dans un bouillon d’influences perpétuellement enrichi et mixé. Quant aux sources d’inspiration, elles jaillissent tous les jours. Il peut s’agir du  livreur de pizza, comme du chien de la voisine. Autant demander à une éponge si elle aime l’eau.
 
 
3. Comment conciliez-vous votre passion et votre vie de femme?
Ecrire est, encore une fois, une façon de gagner ma vie, pas une passion au sens strict. Je ne me sens pas « artiste », encore moins « écrivain » et à la limite c’est un concept qui m’est étranger. Je suis une « auteure », c’est à dire une « artisane », qui met son expérience et ses compétences au service d’une histoire et d’un public, qui gagne sa vie et nourrit ses enfants. Parfois, je m’ennuie, parfois je m’éclate, comme la plupart des êtres humains au travail. Bon j’espère que vous n’êtes pas déçue
 Ma vraie passion c’est la littérature. Et la musique. Et je n’ai pas d’idée précise de ce que peut être une vie de femme. Autant de femmes que de vies, me semble-t-il 
 
4. Selon vous, quelle est l'image de la femme en ce 21ème siècle?
Autant de femmes, etc…
 
5. Partagez-vous avec vos proches ce que vous écrivez?
Sauf si cela ne les intéresse pas, ce qui peut être le cas et ce dont je peux aussi leur être reconnaissnte…
 
 6. Comment définiriez-vous votre style et s'est-il transformé au fil du temps?
Précis, bref, concis, voire constipé. Stimulée par la contrainte. En fait, je suis un caméléon : si vous voulez un roman d’amour poignant ou un discours politique cinglant, et si vous payez bien , je devrais pouvoir y arriver.
 
8. Quels sont actuellement vos sources d'inspiration?
La chanson que j’écoute « A change is gonna come » de Sam Cooke mais chantée par Aaron Neville, la plus belle voix d’ange que je connaisse.
 
 
9. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l'élaboration de vos ouvrages?
La page blanche (enfin l’écran gris). Toujours beaucoup d’angoisse à commencer un livre. Quelque chose comme la peur de faire des traces indélébiles dans une étendue de neige vierge.
Je suis :
perfectionniste
laborieuse,
besogneuse,
lente, très lente.
 
 
10. Quelle lectrice Ítes-vous?
Passionnée, exigeante et partageuse, du genre à interpeler des gens que je ne connais pas et que je vois en train de lire un ouvrage ou un auteur que j’aime, du genre à militer pour le remboursement intégral des livres par la sécu.
 
11. Quels sont vos projets littéraires?
Une légende inventée qui se passe il y a très longtemps (ou dans très très longtemps) et un roman de science fiction sur le reggae (avec Bob Marley en guest star)
 
12. Quels sont les acteurs que vous choisiriez pour interpréter vos personnages , et à qui confiriez-vous la réalisation?
Aucune idée. retiens pas les noms
 
13. Quel est votre livre de chevet?
Waou ! un livre à emporter sur une île déserte ? dur-dur de choisir. Cinq leçons américaines de Italo Calvino, parce que bizarrement c’est un livre qui me touche tellement que je n’ai jamais réussi à le terminer. Je lis deux pages et je les rumine pendant deux ans.  
 
14. Dans l'histoire de l'humanité, quels sont les personnages que vous ont marqués?
Mon papa et ma maman, je suppose.
 
15. Quels artistes vous touchent le plus?
Les racailles, du style François Villon, Caravage ou Tupac
 
16. Quel est votre plat catalan préféré?
L'escalivade
 
17. Quel est votre restaurant préféré?
La merveilleuse terrasse, les merveilleuses tapas de Sylvie à Eus. 
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